Belgique

Un jour, une carte : supprimer des jours fériés n’est pas rentable économiquement et politiquement.

La Belgique occupe l’avant-dernière place européenne avec seulement 30 jours de congés payés, tandis que la France en a 36 et l’Estonie 39. Selon l’INSEE, chaque jour férié entraîne une perte de 0,06 point de PIB, et 8 Français sur 10 étaient contre la mesure proposée par François Bayrou.


Le tableau évolue si l’on intègre les congés payés légaux. Dans ce cas, la Belgique chute à l’avant-dernière position en Europe, avec seulement 30 jours au total. La France, quant à elle, atteint 36 jours. Le grand gagnant est l’Estonie avec 39 jours de repos, soit presque deux semaines de plus que chez nous.

L’objectif de François Bayrou était de dynamiser l’économie : plus de jours de travail impliquent une richesse accrue. Cependant, dans les faits, les bénéfices sont assez marginaux. Une étude de l’INSEE a établi que chaque jour férié engendre une perte de 0,06 point de PIB, ce qui peut être considéré comme insignifiant. De plus, cette analyse néglige que certains secteurs, tels que le tourisme, l’hôtellerie ou la restauration, bénéficient de ces jours fériés. L’impact est donc modeste et, de surcroît, la mesure reste très impopulaire, avec 8 Français sur 10 qui s’opposent à elle.

Il existe également des controverses similaires dans d’autres pays européens. Concernant les jours fériés, il ne s’agit pas seulement d’une question économique, mais aussi de repères collectifs. Noël, Pâques, la Toussaint et d’autres jours, souvent d’origine religieuse, continuent de rythmer l’année même dans des sociétés très laïques.

Il faut aussi prendre en compte les jours de mémoire. Par exemple, le 8 mai, jour célébrant la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945, est l’un des deux jours que François Bayrou envisageait de supprimer en France. À rappeler qu’en Belgique, jusqu’en 1983, le 8 mai était également un jour férié, jusqu’à ce que l’État belge décide de limiter les jours fériés à 10 par an. Bien que cette décision ait été prise il y a longtemps, le débat demeure actuel. Une association, nommée « Coalition 8 mai », réclame son retour, arguant de l’importance de commémorer cette date, surtout dans un contexte marqué par la montée de l’extrême droite.

Il est clair que la suppression d’un jour férié ne se limite pas à retirer un jour de repos. C’est également effacer un fragment de mémoire collective. Et pour une perte de 0,06 point de PIB, cela ne semble pas être un choix très judicieux.