Belgique

Un euro de plus chez le médecin : le débat sur le ticket modérateur relancé.

La mesure concernant l’augmentation du ticket modérateur ne suscite pas d’indignation générale dans les salles d’attente, beaucoup y voyant une contribution acceptable tant qu’elle reste limitée. Aujourd’hui, une consultation chez un médecin généraliste coûte 33 euros, dont 4 euros restent à charge du patient via le ticket modérateur.


Dans les salles d’attente, la mesure ne provoque pas d’indignation générale. Beaucoup l’acceptent, à condition qu’elle reste limitée. « Si cela n’est pas excessif, pourquoi pas. Dans tous les cas, je continuerai d’aller chez le médecin », confie une patiente. « Si cela permet aux praticiens d’être mieux soutenus, je pense qu’un euro, c’est supportable », ajoute un autre.

Actuellement, une consultation chez un médecin généraliste coûte 33 euros, dont 4 euros sont à la charge du patient à travers le ticket modérateur. « Les soins de santé doivent rester accessibles pour tous. Cela dit, le ticket modérateur est à 4 euros depuis des années », souligne Sarah Crumps, médecin généraliste.

**900 millions d’euros d’économies attendus en 2026**

Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, vise une économie globale de 900 millions d’euros pour l’année 2026. Cette réduction des dépenses se répartirait entre plusieurs secteurs :

– 470 millions d’euros proviendraient de nouvelles mesures concernant les médecins, les hôpitaux, le secteur pharmaceutique et d’autres acteurs de la santé.
– 150 millions seraient spécifiquement demandés aux médecins.

Cette contribution est considérée comme excessive par l’Absym, le principal syndicat de médecins en Belgique. « On pourrait aller jusqu’à 90 millions, mais au-delà, c’est le patient qui est mis en péril en termes de qualité de soins et de disponibilité », avertit Patrick Emonts, président du syndicat médical.

**Un équilibre fragile entre accessibilité et soutenabilité**

Pour le gouvernement, l’enjeu est clair : renflouer les caisses de l’État sans compromettre l’accès aux soins. L’augmentation du ticket modérateur, bien que symbolique, pourrait représenter une nouvelle source de revenus.

Cependant, du côté des mutualités, la prudence prévaut. « Ce type de mesure ne doit pas avoir pour objectif de faire payer les patients pour des économies qui ne sont ni utiles ni indispensables », prévient Brieuc Wathelet, responsable du plaidoyer politique chez Solidaris.