Belgique

Un Belge sur trois est victime de discrimination liée à l’âge.

Au moins une personne sur trois a été victime de discrimination fondée sur l’âge au cours des 12 derniers mois, selon une étude du Centre interfédéral pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations (Unia). Environ 20% des personnes interrogées font état de discrimination sur le marché du travail, et les jeunes sont particulièrement touchés.


Au moins une personne sur trois a été victime de discrimination fondée sur l’âge au cours des 12 derniers mois. Cette discrimination est aggravée par d’autres formes d’exclusion telles que la précarité, le handicap, l’origine, le genre ou l’orientation sexuelle, selon une nouvelle étude du Centre interfédéral pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations (Unia), réalisée avec le soutien du SPF Justice.

Environ la moitié des personnes de moins de 30 ans et de plus de 70 ans rapportent avoir été discriminées en raison de leur âge.

Digitalisation : un point sensible

Un autre fait marquant de cette étude, présentée mercredi, est que la discrimination fondée sur l’âge est amplifiée pour les personnes précarisées, en situation de handicap ou racisées. Cette situation concerne également les femmes et les personnes LGBTQIA+.

La digitalisation apparaît comme un point particulièrement sensible ; plus de 30 % des personnes interrogées se sentent exclues car de nombreux services ne sont accessibles que par voie digitale, un phénomène qui ne concerne pas uniquement les personnes âgées.

Un jeune sur cinq parmi les 16-24 ans se sent victime d’exclusion numérique. Cette proportion atteint plus de 40 % chez les personnes de plus de 70 ans et presque 50 % chez celles de plus de 80 ans.

Une influence sur l’emploi et le logement

L’âge reste un facteur déterminant sur le marché de l’emploi et du logement. Environ 20 % des personnes interrogées rapportent avoir été victimes de discrimination au travail. Les jeunes, particulièrement concernés, sont souvent jugés comme étant « trop jeunes » ou « pas assez fiables« , tandis que les plus de 50 ans sont perçus comme « trop vieux« , « trop chers » ou « pas assez à jour avec les technologies numériques« .

Dans la recherche d’un logement, les 21-24 ans et les plus de 60 ans sont particulièrement confrontés à des préjugés liés à leur situation financière.

Une discrimination souvent invisible

« L’étude d’Unia montre que la discrimination fondée sur l’âge est très répandue dans la société belge. En même temps, elle est souvent invisible car elle semble plus normalisée que d’autres formes de discrimination (…) Cependant, son impact est réel et touche la qualité de vie des personnes qui la subissent ainsi que leur accès aux droits, leur sécurité économique et leur participation sociale », résume Patrick Charlier, directeur d’Unia.

Unia, qui formulera d’ici février 2026 des recommandations en collaboration avec un important groupe de réflexion, a appelé mercredi les autorités belges à soutenir activement l’adoption d’un traité international relatif aux droits des personnes âgées. L’organisme réitère enfin sa demande pour que l’accès physique et sans surcoût aux services d’intérêt général soit légalement garanti.