Tueurs du Brabant : exhumation de la mère des frères Sliman autorisée
L’affaire des tueurs du Brabant a fait 28 morts et 40 blessés entre 1982 et 1985 en Belgique et dans le nord de la France. Le 1er décembre 2025, la chambre des mises en accusation de Mons a autorisé trois devoirs d’enquête supplémentaires, dont l’interrogatoire de l’ancien gendarme Jean-Pierre Adam.
L’affaire des tueurs du Brabant a marqué la Belgique entre 1982 et 1985. Les braquages sanglants commis durant cette période dans la province de Brabant, ainsi que dans le Hainaut, la Flandre orientale, Namur et le nord de la France, ont causé la mort de 28 personnes et blessé 40 autres.
Malgré les efforts des enquêteurs, l’affaire reste non résolue. Cependant, le 1er décembre 2025, la justice montoise a décidé de relancer les investigations en poursuivant une piste encore valable : celle menant aux frères Xavier et Thierry Sliman, figures du grand banditisme de Charleville-Mézières en France, aujourd’hui décédés.
La chambre des mises en accusation de Mons a accepté la demande de plusieurs parties civiles d’autoriser des enquêtes supplémentaires, en réalité trois sur les sept demandées par leur avocat, Patrick Ramaël.
« L’objectif de l’exhumation est de faire un prélèvement ADN, de caractériser l’ADN de la mère », précise l’avocat français. « En demandant l’ADN de la mère, j’avais la certitude d’avoir la moitié du patrimoine génétique des frères Sliman. Et cette moitié d’ADN est suffisante… peut-être pas pour les identifier mais pour les exclure. […] Si ça ne matche pas du point de vue génétique, ça veut dire que la piste n’est pas bonne au moins sur ce point. »
Ce prélèvement de l’ADN de la mère de Xavier et Thierry Sliman permettra une comparaison avec « tous les prélèvements réalisés dans les différentes affaires des tueurs du Brabant ». L’espoir est donc réel.
### La piste de Jean-Pierre Adam
Parmi les autres enquêtes autorisées par la chambre des mises en accusation de Mons se trouve également l’interrogatoire de l’ancien gendarme Jean-Pierre Adam. « Cette piste française est apparue il y a 25 ans via un gendarme aujourd’hui retraité, Jean-Pierre Adam. Ce gendarme a poursuivi sa quête de vérité pendant des années, d’abord quand il était en service, puis quand il était pensionné. Il a donné des informations à la justice et à ses anciens collègues à propos de cette piste française », ajoute Patrick Ramaël. Ces éléments pourraient être vérifiés alors qu’ils ne l’ont pas été à l’époque.
Selon Jean-Pierre Adam, Thierry Sliman serait impliqué dans le meurtre de Constantin Angelou, un chauffeur de taxi belge tué avec la même arme utilisée plus tard par les tueurs du Brabant. Des prélèvements d’ADN ont été effectués à l’époque dans le taxi, à côté du corps, et pourraient correspondre à ceux de Thierry Sliman. Pour Patrick Ramaël, cette piste est « totalement crédible ». Cela relance l’une des plus anciennes affaires judiciaires non résolues.

