Sous-financement de la Justice : un plan d’impulsion “encourageant” mais “insuffisant”, selon l’UPM
Les budgets supplémentaires qui ont été annoncés par la ministre la Justice, Annelies Verlinden, sont un premier signe encourageant, mais apparaissent dès à présent totalement insuffisants pour faire face aux défis de la Justice belge, regrette vendredi l’Union professionnelle de la magistrature (UPM) dans un communiqué.
- Publié le 04-07-2025 à 23h47

Les personnes qui travaillent au sein de la justice pourront prochainement bénéficier d’une meilleure prise en compte de l’ancienneté, de chèques-repas, d’une indemnité de télétravail et d’une prime de bilinguisme plus élevés. Ces mesures sont incluses dans un « plan d’impulsion » que la ministre de la Justice Annelies Verlinden a présenté jeudi matin aux représentants de la magistrature.
Les moyens mobilisés proviennent d’une partie de la provision budgétaire de 150 millions d’euros consacrés à la Justice et qui a été décidée lors de l’accord de Pâques.
Si « plusieurs de ces annonces touchent à des combats essentiels menés par l’UPM depuis des années », l’Union professionnelle de la magistrature estime que le budget annoncé « permettra à peine la publication de 100 % des places vacantes prévues par la loi ». Sans tenir compte, pour l’UPM, que la « mesure de la charge de travail réalisée au niveau des cours et tribunaux, notamment, a démontré qu’il était nécessaire d’augmenter le cadre global ».
En termes d’attractivité, « les mesures sont minimes et ne compensent en rien la réduction annoncée de plus de 20 % de la pension des magistrats », déplore-t-elle encore.
« Les seules mesures concrètes annoncées constituent en réalité des droits déjà dus : les chèques-repas dont les magistrats sont privés depuis le 1er janvier 2024 alors qu’ils ont été accordés dans le même temps à tous les autres travailleurs de l’État ; l’indemnité d’équipement pour le télétravail… La ministre sait que des actions en justice sont en cours, notamment de la part de l’UPM, pour rétablir les droits des magistrats à ce sujet. Elle ne fait qu’anticiper des condamnations prochaines », souligne l’UPM.
Depuis que le gouvernement fédéral a annoncé au printemps dernier sa volonté de réaliser des économies sur les pensions des magistrats, le mécontentement au sein du personnel judiciaire s’est accru. La réforme des pensions s’est avérée être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase des frustrations.