Scandale en Flandre : des pompes funèbres auraient soudoyé le personnel soignant.
Les premiers faits révélés par l’émission « Win Win » de la VRT impliquent plusieurs maisons de repos et un hôpital anversois (ZAS Middelheim) dans une enquête sur des pots-de-vin en échange de corps de défunts. La direction de l’hôpital a ouvert une enquête interne, mais elle n’a jamais pu prouver l’existence de cette pratique, selon l’agence de presse Belga.
Des pots-de-vin en contrepartie des corps des défunts ?
Un scandale secoue la Flandre, notamment à la suite des révélations faites par l’émission « Win Win » de la VRT.
Plusieurs maisons de repos et un hôpital à Anvers (ZAS Middelheim) sont mentionnés dans l’enquête de la VRT (la radio-télévision publique flamande).
A l’hôpital, un employé de la morgue aurait contraint une famille à faire appel à une entreprise de pompes funèbres en particulier, en échange de paiements de cette entreprise pour récupérer le corps. Il aurait donc accepté des pots-de-vin pendant de nombreuses années pour cette raison.
La direction de l’hôpital a ouvert une enquête interne, mais souligne qu’elle n’a jamais pu confirmer l’existence de cette pratique. Selon l’agence de presse Belga, une enquête de la commission d’intégrité de la ville d’Anvers a également été close pour « manque de preuves« .
Hôpital Middelheim a exprimé son indignation face à ces nouveaux témoignages. L’établissement encourage les proches ayant vécu de telles expériences à les signaler. Il a publié ce vendredi un communiqué par le biais de son porte-parole :
Nous invitons les individus qui se reconnaissent dans ces témoignages, ainsi que ceux ayant eu des expériences similaires, à nous contacter par email pour partager leur histoire. Nous ne tolérons pas ces pratiques.
Voici l’adresse email fournie par l’établissement : mi.info@zas.be. Toutes les informations de contact sont disponibles sur le site web de l’hôpital.
Comment expliquer de telles pratiques ? Et surtout : quels sont les droits des familles aux yeux de la loi ?
D’après Belga, les témoignages recueillis révèlent que les établissements imposent souvent des entrepreneurs de pompes funèbres « attitrés« , sans que les familles puissent choisir. Dans certains cas, celles-ci n’ont été informées qu’après le transfert du corps. Or, selon la loi, le choix de l’entreprise de pompes funèbres appartient à la famille.
Du côté wallon, il est indiqué que de telles pratiques ont pu exister par le passé, mais « tendent à disparaître« . Frédéric Lotin, le président de Funewal (la Fédération Wallonne du Funéraire), explique : « c’est la professionnalisation des entreprises de pompes funèbres et des maisons de repos qui a permis cette évolution. Aujourd’hui, elles appartiennent à de grands groupes qui jugent inacceptables de telles pratiques« .
Un principe éthique pour les entreprises et un droit pour les familles. Ces dernières conservent la liberté de choisir leur propre entreprise de pompes funèbres.
Vers l’exclusion et des sanctions pour les personnes concernées ?
La ministre flamande des Affaires intérieures a déclaré jeudi que ces pratiques étaient « totalement inacceptables d’un point de vue éthique et déontologique« .
Il est essentiel que les proches puissent choisir librement, et en toute connaissance de cause, leur entreprise de pompes funèbres, souligne Hilde Crevits (CD&V).
Il faut veiller à ce que ceux qui enfreignent les règles soient sanctionnés et, si nécessaire, exclus du secteur.
Pour atteindre cet objectif, la ministre flamande prévoit de collaborer au niveau régional et fédéral pour renforcer la protection des familles des défunts et pour obtenir une reconnaissance officielle du métier d’entrepreneur de pompes funèbres.

