Belgique

Saint-Hubert : intervention policière après blessure d’agents à l’IPPJ

Une dizaine de jeunes, sur 33 présents dans le centre, ont réussi à sortir de leur chambre sans autorisation ce samedi en fin de matinée, entraînant une altercation avec plusieurs surveillants et éducateurs, ce qui a blessé trois d’entre eux. La police a été appelée, mais à leur arrivée, la situation était de nouveau sous contrôle et les jeunes avaient rejoint leur chambre.


Journée marquée par de nouvelles tensions à l’IPPJ de Saint-Hubert. Ce samedi, en fin de matinée, selon nos informations, une dizaine de jeunes (sur 33 présents dans le centre) ont réussi à sortir de leur chambre sans autorisation et ont par la suite refusé d’y retourner. La situation a rapidement dégénéré, avec plusieurs surveillants et éducateurs impliqués dans une bagarre. Trois d’entre eux ont été blessés et ont nécessité des soins à l’hôpital, avant de pouvoir rentrer chez eux. Didier Cornet, permanent SLFP, explique : « Les portes ne sont plus totalement verrouillées suite à une circulaire, même si les jeunes ne peuvent pas les ouvrir car il n’y a pas de poignée à l’intérieur des chambres. Mais un jeune a réussi à briser la vitre en plexiglass de la porte et à sortir grâce à la poignée située à l’extérieur. Il a ensuite pu ouvrir à d’autres. Et là, évidemment, c’est devenu très compliqué. Un jeune a montré une extrême violence. Il y a un surveillant blessé à la main, un autre qui a une déchirure au niveau du biceps. Il y a eu aussi des coups au visage. Je n’en sais pas plus à ce stade. Ce n’est pas la première fois. Du matériel a été abîmé. La tension est très élevée.« .

La police a été appelée en renfort, mais à leur arrivée, la situation était de nouveau sous contrôle et les jeunes avaient regagné leur chambre. Cependant, selon le permanent syndical, le centre est une véritable « marmite sous pression » depuis plusieurs mois. Des incidents avaient déjà éclaté en juin dernier, entraînant l’agression de deux agents et poussant le personnel à débrayer. La durée des séjours à l’IPPJ de Saint-Hubert, qui a pour mission d’évaluer chaque jeune pendant un mois afin de proposer une orientation vers d’autres centres, est perturbée par le manque de places. « Mais faute de place un peu partout, certains restent là plus que prévu au départ. De mois en mois. Et comme ce n’est pas un service dont la mission est la pédagogie mais l’évaluation, certains jeunes se retrouvent coincés là, sans véritable accompagnement adapté. Et puis aujourd’hui, les jeunes dans ces institutions sont plus violents et n’ont plus peur du personnel. Même si les surveillants et les éducateurs sont reconnus là-bas comme extrêmement compétents, la situation peut devenir explosive et certains agents ont des appréhensions en allant travailler.« .

Dans l’après-midi, la situation était totalement sous contrôle. Quatre policiers demeurent sur place pour la nuit. Le personnel, choqué, décidera des mesures à prendre ce dimanche ou dans les jours suivants à la suite de cet incident.