Rentrée dans l’enseignement supérieur : étudiants inquiets des critères et de la financabilité.
L’université de Mons (UMons) a organisé une séance d’informations sur les règles de finançabilité dans l’enseignement supérieur, quelques jours avant la rentrée. Selon la règle en vigueur, un étudiant doit réussir son « bloc 1 » ou sa première année en deux ans maximum.
Quelques jours avant la rentrée, l’université de Mons (UMons) a tenu une séance d’information sur les règles de finançabilité dans l’enseignement supérieur. Les étudiants présents, n’ayant pas encore rencontré de difficultés, se posent néanmoins de nombreuses questions concernant l’avenir de leur parcours académique.
Élia est à cheval sur deux années d’études. N’ayant pas réussi tous ses cours de bachelier, elle est encore en bac 3 (3e année) en psychologie. « J’ai encore trois cours de bachelier que je n’ai pas acquis lors de mon cursus. Cependant, j’ai pu avoir accès au master, mais je n’ai pas accès à tout mon master. Je n’ai droit qu’à 48 crédits, » explique-t-elle.
« C’est une certaine inquiétude, » dit Élia. Elle se définit comme une « BAMA », c’est-à-dire qu’elle est entre le bachelier et le master. Elle s’interroge sur l’avenir : « C’est une certaine inquiétude, parce qu’on se dit : comment va-t-on combiner le reste ? Si je vais réussir mes cours de bachelier ? Du coup, est-ce qu’au lieu de le faire en deux ans, je vais devoir le faire en deux ans et demi, voire en trois ans ? Quand vais-je être diplômée ? Et bien sûr, il y a la question de la finançabilité. »
Théo, en première année de gestion, partage son témoignage. L’an dernier, il a validé un seul cours. Pour pouvoir continuer, il doit réussir tous ses cours du bloc 1 cette année. « La réorientation, j’y ai vraiment pensé, mais sciences économiques et gestion, c’est vraiment ce que je veux faire. Les difficultés que j’ai rencontrées l’année dernière ne sont pas vraiment liées à la difficulté des études ou à mon envie de les poursuivre, ce sont vraiment des soucis qui sont arrivés dans ma vie personnelle. À cause de ces soucis-là qui n’ont rien à voir avec les études, j’ai peur d’être bloqué. D’arriver à la fin de cette année, avec tous mes crédits acquis et de ne pas avoir l’opportunité de continuer mon bachelier, » déclare-t-il.
Selon les règles actuelles, un étudiant doit réussir son « bloc 1 » ou sa première année en deux ans maximum. Cependant, Isabelle Renato, cheffe de service au Service Financement, statistiques étudiantes et projets à l’UMons, précise : « cela ne veut pas nécessairement dire que l’étudiant devra s’arrêter dans ses études. Il pourra effectivement être refusé, mais potentiellement, il pourrait demander une demande dérogatoire pour se réinscrire et être autorisé à poursuivre. Dans certains cas, on les autorise à poursuivre. Parce que dans leur demande dérogatoire, ils ont expliqué les raisons qui les ont amenés dans cette situation. Et donc, ils ne sont pas nécessairement arrêtés, dès lors qu’ils n’ont pas atteint une balise dans leur parcours. »
L’éventualité d’une réorientation rapide reste également ouverte pour les étudiants. Anne Turchet, conseillère académique à l’UMons, rappelle qu' »il n’y a pas de honte à cela ». Elle ajoute : « On sait aujourd’hui qu’un étudiant qui sort du secondaire est parfois complètement perdu dans son choix d’études. Heureusement, le système permet aux étudiants qui s’inscrivent en première année de modifier leur inscription. On est dans un processus de réorientation qui s’étale du 1er novembre jusqu’au 15 février et qui permet à l’étudiant, qui s’est trompé, de ne pas devoir attendre une année pour changer de cursus. »
En résumé, il existe des possibilités pour les étudiants qui commencent leurs études ce lundi.
Pour mieux comprendre les règles en vigueur, prenons l’exemple d’Alice, une étudiante qui débute son parcours dans l’enseignement supérieur. Elle est en bloc 1 (1re année) et doit réussir tous ses cours pour obtenir ses 60 crédits, avec deux ans pour y parvenir. Pour passer en bloc 3, elle doit de nouveau réussir tous ses cours, avec encore deux ans de délai. En tout, elle doit réussir ses trois années de bachelier en cinq ans. Alice peut bénéficier d’une année supplémentaire en cas de réorientation rapide si elle estime que son premier choix n’est pas le bon. Si elle n’obtient pas tous ses crédits mais en a au moins 30, elle peut suivre des cours de l’année supérieure. Enfin, pour accéder à un master, elle devra réussir en quatre années au maximum les deux années précédentes, et il lui faudra obtenir au moins 10/20 pour qu’un cours soit considéré comme acquis.

