Belgique

Réactions politiques après l’annonce des Engagés : courage et scepticisme.

Yvan Verougstraete, le président des Engagés, va prendre ce jeudi la casquette de formateur pour tenter un gouvernement bruxellois sans le MR, le parti qui a gagné les élections en juin 2024. Le CD&V ne participera à un gouvernement que s’il garantit un changement de cap fondamental, selon les déclarations du député chrétien-démocrate flamand Benjamin Dalle.


C’est officiel : Les Engagés se distancient du MR à Bruxelles. Yvan Verougstraete, le président des Engagés, a annoncé ce jeudi qu’il assumera le rôle de formateur dans l’espoir de constituer un gouvernement bruxellois sans le MR, le parti qui a remporté les élections de juin 2024. Georges-Louis Bouchez, principal concerné par cette décision, a critiqué cette initiative en déclarant au Standaard : « Je ne me sens plus lié aux Engagés ».

Le Montois a insinué que cela pourrait avoir des répercussions sur les gouvernements wallon et fédéral. « Ça va laisser des traces », a-t-il réagi au Standaard. « Je l’ai aussi dit au chef de gouvernement wallon et à Yvan Verougstraete. On ne peut pas mettre le vainqueur des élections de côté de cette manière. On ne sauvera pas Bruxelles en rassemblant à nouveau tous les partis qui l’ont fait couler. »

Sur les réseaux sociaux, Bouchez a ajouté qu’il condamnait « la volonté d’un homme, ou de quelques formations politiques de gauche, qui ne respectent pas le résultat des élections », précise-t-il dans une vidéo. « Ce n’est pas une coalition de gauche ‘Good Move’ qui va sauver Bruxelles. »

Frédéric de Gucht, pour sa part, a exprimé son scepticisme via un tweet, indiquant que les raisons de se réjouir sont peu nombreuses, affirmant ne pas comprendre pourquoi Les Engagés réussiraient là où le MR a échoué.

Yvan Verougstraete doit cependant composer avec les libéraux flamands. La coalition envisagée serait minoritaire, et le nouveau formateur devra obtenir un soutien extérieur de l’Open VLD. Les premières réactions de Frédéric de Gucht ne sont pas encourageantes.

Le CD&V, bien que regrettant l’échec du MR, a accepté l’invitation d’Yvan Verougstraete pour engager un dialogue, selon le député flamand Benjamin Dalle. « Bruxelles ne peut pas se permettre une nouvelle paralysie. La Région a urgemment besoin d’un gouvernement qui remette de l’ordre. » Les chrétiens-démocrates se montrent donc plus ouverts que les libéraux. Ils affirment que Yvan Verougstraete « mérite tout notre soutien pour réussir », mais le CD&V ne s’engagera qu’à condition de garantir un changement de cap fondamental. « Le CD&V reste attaché à un projet de réduction du déficit d’un milliard d’euros d’ici 2029. »

Ahmed Laaouej, chef de file des socialistes bruxellois, a salué l’initiative en déclarant : « Cela témoigne d’un vrai sens des responsabilités et de beaucoup de courage. Le MR, qui a gagné les élections, n’a pas été capable de rassembler une majorité. » Il a également souligné que des difficultés existaient avec le mode de gouvernance du président du MR et que « lorsqu’un blocage persiste, il est temps qu’un autre prenne le relais ».

Zakia Khattabi, négociatrice pour Ecolo, a comme vu dans cette initiative « une prise de risque, mais aussi un acte de courage ». Elle a ajouté que l’objectif est de sortir d’un blocage qui dure trop longtemps, en visant un accord basé sur le respect mutuel. Zakia a également critiqué le MR, soulignant l’amnésie de leurs accusations de trahison.

DéFI a annoncé sa participation aux réunions de travail, affirmant que la Région bruxelloise nécessitait « une vraie majorité démocratique ». Sophie Rohonyi, présidente de DéFI, a de son côté rappelé que le parti reste constructif et porteur de solutions.

Enfin, dans une approche proactive, le simulateur de majorités est suggéré aux lecteurs pour explorer les différentes options de formation de gouvernement.