Belgique

Poutine menace-t-il ? L’Europe s’attaque au portefeuille russe.

Vladimir Poutine a déclaré : « Si l’Europe veut la guerre, nous sommes prêts ! » quelques minutes avant d’entrer en négociation avec les Etats-Unis. La Belgique refuse toujours d’autoriser l’utilisation des fonds russes bloqués en Belgique sans la garantie que l’UE prenne en charge l’éventuelle sanction qu’un tribunal arbitral pourrait prononcer suite à cette confiscation.

« Si l’Europe veut la guerre, nous sommes prêts ! » a déclaré le Président russe, Vladimir Poutine, selon Het Laatste Nieuws. Cette menace a été formulée quelques minutes avant les négociations avec les États-Unis.

Libération souligne le contraste saisissant entre cette menace à l’encontre de l’Europe et les échanges amicaux entre Américains et Russes.

« Nous n’avons pas l’intention de faire la guerre à l’Europe, mais si l’Europe le souhaite, nous sommes prêts dès maintenant. » (V. Poutine.) Le quotidien remarque que la version révisée du plan de paix ne satisfait pas le dirigeant russe. De plus, comme les Européens osent ne pas approuver la première version de ce plan, Poutine les accuse de vouloir faire obstacle aux efforts américains pour mettre fin au conflit.

Het Nieuwsblad n’est pas plus surpris. La Russie est-elle prête à la guerre ? Elle l’était déjà avant l’invasion de l’Ukraine et se trouvait probablement dans une meilleure posture à ce moment-là. Ces menaces de guerre sont une méthode classique pour tenter de semer la panique parmi les citoyens européens. Ce qui est particulièrement révélateur, c’est que les négociateurs américains n’ont pas quitté la table des négociations après les remontrances russes.

Menacer pour sauver son portefeuille ?

La menace russe doit également être comprise dans le contexte européen. Ce mercredi, la Commission von der Leyen doit présenter ses propositions pour utiliser les fonds russes bloqués en Belgique auprès d’Euroclear (De Standaard). Le projet consisterait à prêter cet argent à l’Ukraine, ce que la Belgique refuse pour l’instant, estimant que l’Europe doit d’abord lui garantir « à 100% » son soutien en cas de problème. En d’autres termes, la Belgique n’approuvera pas l’utilisation de ces fonds sans assurance que l’UE prendra en charge l’éventuelle sanction qu’un tribunal arbitral pourrait ordonner suite à cette confiscation.

« La question mijote depuis des semaines et le point d’ébullition approche. » Toutefois, il reste complexe de se prononcer entre « il est bien normal d’employer cet argent » et « il est impossible d’y toucher« .

De Tijd note qu’on se heurte à la construction juridique nécessaire pour permettre l’utilisation de cet argent : l’Union pourrait prêter les fonds et utiliser les avoirs russes comme garantie, l’Ukraine rembourserait ce prêt avec l’indemnité que la Russie devra lui verser. Mais que faire si la Russie ne rembourse jamais ?

Pour De Tijd, cela montre que l’Europe manque de fermeté. Les avoirs russes détenus par Euroclear représentent à peine 1 % du PIB européen. Si les États membres estiment réellement qu’il faut agir « à la guerre, comme à la guerre« , les pays de l’Union n’ont qu’à emprunter eux-mêmes cet argent !