Pour Sammy Mahdi, c’est une » véritable honte » que les élèves francophones ne soient pas obligés d’apprendre le néerlandais
Le président du CD&V, Sammy Mahdi, estime que le fait que les enfants de Belgique francophone ne soient pas obligés d’apprendre le néerlandais à l’école est une « véritable honte ». Il a tenu ces propos jeudi après-midi lors de l’heure des questions à l’Assemblée, ce qui lui a valu les huées des bancs francophones.
- Publié le 19-12-2024 à 15h36
- Mis à jour le 19-12-2024 à 15h48
M. Mahdi, qui est également membre du Parlement, ainsi qu’Eva Demesmaeker (N-VA) et François De Smet (DéFI), ont interrogé le ministre démissionnaire de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), sur l’incident qui s’est produit récemment dans un train à Vilvorde. La SNCB et Gilkinet ont saisi la Commission permanente de contrôle linguistique pour demander un assouplissement de la législation linguistique dans les chemins de fer.
Le président du CD&V avait déjà qualifié cette situation d' »extrêmement irrespectueuse » et a réitéré ce message dans l’hémicycle ce jeudi. Il s’en est immédiatement pris à l’enseignement francophone, où il est apparu la semaine dernière qu’un quart seulement des élèves préféraient encore le néerlandais comme deuxième langue. « Ce qui est important pour moi, c’est que vous vous concentriez sur votre tâche. Vous auriez pu, au cours de la dernière législature, veiller à ce que les trains circulent à l’heure ou à ce que, dans les écoles de Belgique francophone, les enfants apprennent obligatoirement le néerlandais. C’est une véritable honte que cela ne soit pas obligatoire. Et puis, venir nous faire la leçon ici, c’est au revoir et merci ». Ce message a été accueilli par des huées sur les bancs francophones.
Gilkinet lui-même n’a pas abordé le débat sur l’éducation, mais a répété qu’à ses yeux, il était « de bon sens » de « dépoussiérer et d’appliquer avec souplesse » la législation linguistique « obsolète » sur les chemins de fer. Il a accusé le président du CD&V de « courir après les nationalistes ». « C’est dans la diversité que réside notre richesse », a-t-il déclaré.
M. Demesmaeker, député de la N-VA, a accusé M. Gilkinet de « faire une caricature » de la question. « Il s’agit de votre réaction et de celle de la SNCB, qui demande ensuite un assouplissement de la législation linguistique. On sait où cela mène : les facilités linguistiques et finalement le monolinguisme, où les néerlandophones ne peuvent plus communiquer avec leur propre conseil d’administration.