Pour Elio Di Rupo, la limitation du chômage dans le temps « pourrait signifier la fin du pays »: « C’est le début du démantèlement de la sécurité sociale

Ce lundi 17 février 2025, Maxime Binet recevait Elio Di Rupo (PS) dans le « Café sans filtre » (LN24). Au menu du jour : l’antipathie de Trump envers l’Union européenne, ainsi que son rapprochement avec Giorgia Meloni, le gouvernement wallon d’Adrien Dolimont et la fin des allocations de chômage dans le temps.
- Publié le 24-04-2025 à 10h59
Ancien Premier ministre et désormais eurodéputé, Elio Di Rupo était l’invité de Maxime Binet ce jeudi matin sur LN24 et LN Radio. Le socialiste a d’abord été interrogé sur le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis et son impact négatif sur l’Union européenne. Di Rupo a même écrit au républicain le traitant « d’ignorant dangereux. »
Des propos réitérés ce jeudi matin face à Maxime Binet : « Donald Trump est un ignorant, il ne connaît pas l’Europe. Ce qu’il veut, c’est détruire tout ce que nous avons obtenu ces 30 ou 40 dernières années, comme l’égalité hommes-femmes, la liberté pour tout un chacun dans sa vie privée, dans sa vie sexuelle… Il y a tout un mouvement de revirilisation autour de lui qui met les femmes, les LGBT ainsi que d’autres minorités en danger ».
Elio Di Rupo met également en garde contre l’antipathie de Trump envers l’Union européenne qu’il considère comme « un concurrent économique ». La volonté du président américain serait donc de « diviser les États membres de l’UE et de favoriser l’émergence de l’extrême droite comme c’est le cas d’Orban en Hongrie. » L’ancien Premier ministre a également évoqué le rapprochement entre la présidente du conseil des ministres italiens Giorgia Meloni et Donald Trump. « On a d’une part l’intérêt de Trump de soutenir les régimes forts et de diviser les États membres, et de l’autre, l’intérêt de Meloni de favoriser l’économie de son pays car l’Italie est le 2e exportateur européen vers les États-Unis après l’Allemagne ».
« La réforme des allocations de chômage ? Ce n’est pas cela qui crée de l’emploi »
Sur le plan de l’actualité en Belgique, Elio Di Rupo affirme ne pas bien comprendre les priorités du gouvernement wallon d’Adrien Dolimont, notamment « toute la politique d’isolation et de soutien avec des primes énergies car sans cela, on n’arrivera pas à combattre le dérèglement climatique. »
Le socialiste a également exprimé son inquiétude par rapport au gouvernement fédéral de Bart De Wever : « Nous avons un Premier ministre N-VA dont la nouvelle présidente de parti Valerie Van Peel a bien expliqué que son objectif final est la séparation du pays. Mais elle ne peut pas le dire à la population flamande maintenant, du coup, elle parle de confédéralisme ».
« Mais concrètement, cela veut dire quoi, le confédéralisme ? Une Belgique fédérale qui s’apparenterait à une coquille vide avec tout le pouvoir du côté néerlandophone et un affaiblissement des francophones. Les néerlandophones et l’économie néerlandophone tireraient profit du gouvernement flamand d’une part et de l’image de marque de la Belgique qui a encore une très grande valeur, d’autre part », poursuit Elio Di Rupo.
Enfin, l’ancien Premier ministre a été interrogé sur la réforme historique du gouvernement Arizona et la fin des allocations de chômage dans le temps. Pour Di Rupo, « c’est le début du démantèlement de la sécurité sociale car ce n’est pas avec de telles réformes qu’on crée de l’emploi. La vraie question, désormais, c’est : qui doit créer de l’emploi ? Actuellement, la solidarité nord-sud se fait à travers la sécurité sociale. Mais ce gouvernement s’est attaqué à la ‘Sécu’ et s’attaquera ensuite vraisemblablement aux soins de santé, et ainsi de suite. Cela pourrait signifier la fin du pays. »