Belgique

Pour connaître la date de fin du ramadan, les musulmans de Belgique se tournent de moins en moins vers la lune

Il est impossible de fixer officiellement la date de fin du ramadan avant la réunion du conseil des théologiens car, jusqu’au bout, un doute peut subsister. Il existe en fait deux méthodes autorisées par l’islam pour déterminer le moment où la nouvelle lune sera observée. Il y a, d’une part, la méthode de calcul qui se base sur les prédictions astronomiques du cycle lunaire. Cette méthode est notamment utilisée par la Turquie et, cette année, prédit la fin du ramadan ce vendredi, après 29 jours de jeûne.

« Je ne l’ai jamais dit, mais j’ai arrêté de jeûner durant le Ramadan »

L’autre méthode est celle de l’observation lunaire, en vigueur dans de nombreux pays dont le Maroc. Ces adeptes attendent de voir par eux-mêmes la nouvelle lune, ou attendent qu’un autre pays déclare l’avoir observée durant un créneau bien défini. S’il est impossible d’observer le nouveau croissant à ce moment-là, cela signifie qu’il faudra jeûner un jour supplémentaire, et le mois de ramadan aura donc duré 30 jours. Selon cette méthode, l’Aïd-el-Fitr pourrait avoir lieu samedi.

La méthode de la vision est encore utilisée en Belgique, mais elle perd petit à petit du terrain au profit du calcul. Les avantages de la méthode par prédiction sont évidents : elle permet d’anticiper la fin du ramadan et d’ainsi organiser les agendas en conséquence.

Un choix aussi politique

Le calcul permet aussi de limiter les influences étrangères qui, parfois, ont conduit certaines communautés à célébrer la fin du ramadan à un ou deux jours d’intervalles. La politique n’est en effet jamais très loin. En témoigne par exemple la date commune du début de ramadan décidée par l’Arabie saoudite et l’Iran. De nombreux observateurs y voient la conséquence du rapprochement opéré à Pékin entre Riyad et Téhéran, deux capitales qui avaient pour habitude d’entamer le jeûne à des moments différents. Le Maroc et la Tunisie ont déjà célébré la fin du ramadan en décalage afin de se distinguer. Idem pour l’Égypte et la Jordanie… Ce fut aussi le cas entre les Turcs et les Marocains de Belgique. Et c’est justement ce genre de situation que le succès de la méthode par calcul permet d’éviter.