Belgique

Pollution de l’eau aux PFAS : les Vosges ne sont plus préservées.

En France, la norme est fixée à 0,1 microgramme par litre pour les composés per et poly fluoroalkylés, mais des prélèvements ont montré jusqu’à 0,86 microgrammes par litre. En Belgique, il y a six mois, la norme a été adaptée à 0,1 microgramme par litre sous la pression des habitants.


En France, la norme pour la qualité de l’eau est fixée à 0,1 microgramme par litre. Des analyses ont révélé des taux allant jusqu’à 0,86 microgramme par litre. Les preuves sanitaires sont claires : à Arrentès-de-Corcieux, l’eau ne respecte pas les exigences réglementaires concernant les composés per- et polyfluoroalkyles, également appelés PFAS.

Cette situation concerne les Vosges, après les cas déjà signalés en Meuse et dans les Ardennes, qui sont plus proches de la frontière luxembourgeoise. En juillet, un arrêté a été pris pour interdire la consommation de l’eau du robinet pour 3 500 habitants. Cela a entraîné des inquiétudes parmi les résidents et la colère des maires des communes, qui ont dû fournir des milliers de litres d’eau en bouteilles.

En Belgique, la présence des PFAS est également bien établie. Leur présence a longtemps été associée à des bases aériennes belges ou américaines où des mousses d’extinction d’incendie contenant ces substances ont été utilisées pendant des décennies, percolant ainsi jusqu’aux nappes phréatiques. On a également découvert que certains épandages agricoles de boues industrielles pouvaient être responsables. Ces boues, issues aussi de stations d’épuration, étaient utilisées comme engrais très bon marché, constituant ainsi un cycle vertueux en transformant des déchets encombrants en éléments de fertilisation.

Ces PFAS, bien documentés désormais grâce aux enquêtes de la RTBF en partenariat avec des journalistes d’investigation, sont de plus en plus révélés. Les dangers qu’ils représentent pour la santé à long terme sont une préoccupation croissante en raison de leur caractère persistant ; ces polluants s’accumulent dans les organismes et s’éliminent peu. À terme, ils sont redoutés pour leur potentiel cancérigène, et des efforts sont déployés pour réduire leur présence. La Belgique a, d’ailleurs, décidé il y a six mois, sous la pression des citoyens, d’adopter la norme de 0,1 microgramme par litre.

L’eau est essentielle à la vie. L’accès à de l’eau potable au robinet est un aspect fondamental de la civilisation, et la distribution d’eau de qualité est un élément clé de la démocratie en matière de santé publique. Cela marque une avancée par rapport aux craintes des temps anciens, liées aux miasmes des flaques d’eau putride et des sources toxiques. Cela garantit aussi de répondre à un besoin primaire.

Ainsi, dans les villages, même dans les Vosges, un lieu longtemps associé à l’air frais, à l’eau pure et aux forêts, il est maintenant nécessaire de faire preuve de prudence. À l’heure des guerres hybrides, ne serait-il pas temps de mener une bataille pour l’eau afin de revenir à l’essentiel, à la source de ce besoin vital ? Une eau totalement potable à disposition, permettant de désaltérer, nourrir et hydrater sans inquiétude.