Belgique

Petra De Sutter répond en commission: « Je ne pense pas qu’il soit normal que Magnette tienne des réunions dans les bureaux de Bpost » (DIRECT)

La ministre a pour sa part soutenu qu’il n’y avait pas de conflit d’intérêts et qu’elle répondrait à toutes les questions ce mardi devant la commission à la Chambre.

Ce matin, elle s’est d’abord exprimée face aux journalistes avant les débats. « Je me tiens droit et je me défendrai contre les insinuations », a-t-elle commencé, selon des propos rapportés par HLN. « C’est très malheureux d’en arriver là car il y en a qui veulent se venger », a ajouté la ministre, qui a critiqué les relations étroites entre Bpost et le PS. « Je ne pense pas qu’il soit normal que Magnette tienne des réunions dans les bureaux de bpost », a-t-elle reproché.

Les critiques de l’opposition

Du côté de l’opposition, on est monté au créneau. Le député PVDA (branche flamande du PTB) Vindevoghel a reproché à la ministre d’avoir mis autant de temps à prendre des mesures. « Vous indiquez que vous vous êtes attaquée au problème [Petra De Sutter a annoncé que les deux collaborateurs allaient retourner chez Bpost, NDLR], mais cela est arrivé seulement après trois ans… », a-t-il déclaré.

« Vous n’êtes pas un sauveur en armure brillante, vous marchez derrière le cheval et devez nettoyer toute la merde », a pour sa part critiqué Michael Freilich (N-VA), qui demande un audit externe afin d’enquêter sur tous les contacts passés entre la ministre, son cabinet et Bpost. Catherine Fonck (Les Engagés) souhaite elle avoir à disposition tous les PV des réunions interministérielles concernant Bpost.

Du côté de la majorité, on a également réagi, en tempérant quelque peu. Joris Vandenbroucke (Vooruit) a ainsi demandé plus de clarté mais rappelle qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème du gouvernement actuel: « Le contribuable a payé des dizaines de millions d’euros en trop pendant des années ».

« Il ne faut pas se jeter la pierre, mais faire en sorte qu’on puisse avancer », a de son côté déclaré Jean-Marc Delizée (PS).

La ministre se défend

Face aux accusations, Petra De Sutter a pris à son tour la parole, voulant apporter de la clarté. La ministre a dit regretter que Bpost n’ait pas rendu public l’audit interne à l’origine du début de l’affaire. « J’estime que cet audit devrait être rendu public », a-t-elle déclaré.

Quant aux travailleurs détachés dans son cabinet, la ministre explique: « Tous les conseillers, qu’ils soient détachés ou non, ont agi avec intégrité et bonne foi. Le détachement est une pratique qui assiste les cabinets et apporte de l’expertise. Dans mon cabinet on a introduit une charte d’intégrité interne ».

Petra De Sutter a encore assuré qu’elle n’avait jamais été sous influence de Bpost. Elle en veut pour preuve quelques décisions qu’elle a prises et qui n’étaient pas dans l’intérêt de l’entreprise.

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