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Pérou : suspension du chef de la police de Lima après violences.

Le gouvernement du Pérou a suspendu vendredi le chef de la police de Lima, le général Enrique Felipe Monroy, et l’a remplacé par le général Manuel Vidarte, suite aux violentes manifestations du 15 octobre 2025. Le président par intérim José Jeri a annoncé vouloir instaurer l’état d’urgence dans la capitale Lima et a demandé au Parlement « des pouvoirs législatifs pour légiférer principalement sur des questions de sécurité citoyenne ».


Le nouveau gouvernement péruvien a suspendu vendredi le chef de la police de Lima suite aux violentes manifestations qui ont eu lieu mercredi soir dans la capitale, entraînant un mort, tué par un policier, et plus d’une centaine de blessés. Des milliers de manifestants avaient alors exprimé leur mécontentement à travers le pays face à l’insécurité croissante et à la classe politique du Pérou.

Le général Enrique Felipe Monroy a été suspendu et remplacé par le général Manuel Vidarte, selon un document signé par le haut commandement de la police, sous la tutelle du ministère de l’Intérieur.

Une source sécuritaire a déclaré à l’AFP que cette suspension est temporaire, en attendant les résultats de l’enquête ouverte par le parquet concernant les violences survenues durant cette manifestation, organisée par le mouvement « Génération Z », qui symbolise la contestation mondiale des jeunes contre leurs gouvernements. La police a admis qu’un sous-officier avait tiré sur un manifestant de 32 ans.

La jeunesse de Lima s’était mobilisée pour exprimer son rejet de la politique péruvienne, après la destitution rapide le 10 octobre de l’ancienne présidente Dina Boluarte, remplacée par le chef du Parlement, José Jeri. Cette exaspération face à l’augmentation de la criminalité a conduit à la mobilisation la plus violente depuis le début des manifestations intensifiées depuis un mois contre le crime organisé, suscitant une crise politique.

Le président Jeri, en poste jusqu’aux élections générales prévues en avril 2026, a annoncé son intention de déclarer l’état d’urgence à Lima, ce qui permettrait d’envoyer l’armée patrouiller dans les rues et de restreindre certains droits tels que la liberté de réunion.

Il a également demandé au Parlement « des pouvoirs législatifs pour légiférer principalement sur des questions de sécurité citoyenne ». « Parmi elles figure la question des prisons », a-t-il ajouté, précisant que les menaces d’extorsion sont souvent coordonnées depuis ces établissements, sans fournir davantage de détails.