Belgique

« Parlons solutions » : Margaux, « serial worker », enchaîne métiers en pénurie.

Margaux Luctkens, âgée de 36 ans, n’a pas de diplôme et a travaillé dans différents secteurs, notamment dans le secteur de l’HoReCa. Elle suit actuellement une formation trois fois par semaine pour devenir monitrice d’auto-école et devra encore réaliser 350 heures de stage pratique.


À 36 ans, Margaux Luctkens se qualifie de « serial worker ». Ces dernières années, elle a enchaîné plusieurs emplois en pénurie.

Pourtant, elle n’a pas de diplôme : « J’ai fait 6 ans d’études à l’université catholique de Louvain en information et communication. Mais les circonstances de vie ont fait que malheureusement, je n’ai pas été au bout. Je n’ai pas de diplôme », confie-t-elle.

### Une variété de métiers

Près de 10 ans après la fin de ses études, Margaux a pourtant plusieurs expériences professionnelles à son actif.

« Les restaurateurs peinaient à recruter du personnel. Je me suis donc présentée en tentant ma chance et ça a fonctionné », raconte-t-elle.

Elle s’est tournée à plusieurs reprises vers des emplois qui ne nécessitent pas forcément de formation et qui sont régulièrement à la recherche de travailleurs : « J’ai effectivement travaillé dans différents secteurs, comme la vente, le secteur des assurances… J’ai même travaillé comme nounou. Et ces dernières années, j’ai essentiellement travaillé dans le secteur de l’HoReCa. Les restaurateurs peinaient à recruter du personnel. Je me suis donc présentée en tentant ma chance et ça a fonctionné », se souvient la jeune femme.

Dans le restaurant où Margaux a débuté, Maxence Van Crombrugge, son patron, assure : « La plupart des gens chez nous n’ont pas de formation. Ce sont des gens qui ont appris sur le tas ».

Pour Maxence Van Crombrugge, des perspectives d’évolution existent : « Certains ont commencé comme plongeur et ont ensuite terminé en tant que chef de cuisine. D’autres ont commencé au bar et ont terminé directeur de salle. Il faut juste la passion, l’envie, l’empathie, c’est une valeur très importante ».

Aujourd’hui, Margaux a tourné la page de l’HoReCa pour se consacrer à un autre métier en pénurie. Son nouveau défi : se former pour devenir monitrice d’auto-école. Actuellement, elle suit une nouvelle formation, trois fois par semaine.

C’est une bonne nouvelle pour Jean-Marc Lonbois, le patron de cette auto-école, qui se réjouit de l’arrivée d’une future recrue : « Nous sommes toujours en pénurie, en recherche de main-d’œuvre. J’organise donc régulièrement des formations pour obtenir le brevet d’aptitude professionnelle pour devenir moniteur ».

Cette formation n’effraie pas Margaux, même si reprendre des études demande un certain effort : « Je me mets en complète situation, donc je prends mes marques. C’est sûr que de réétudier après avoir quitté les bancs de l’école depuis de nombreuses années, ça demande un effort certain, ça demande de la rigueur, de l’assiduité et du courage, de la motivation pour aller au bout », explique-t-elle.

Si elle réussit ses examens théoriques, Margaux devra encore effectuer 350 heures de stage pratique et passer une dernière épreuve avant de pouvoir prétendre à son nouvel emploi.

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