Olivier de Wasseige (Les Engagés), ex-patron de l’UWE : “Être député est plus difficile que de diriger une entreprise”
De par leur précédente carrière, d’entrepreneur, de recteur d’université ou d’animatrice télé, ils étaient déjà connus du grand public. Il y a un an, le 9 juin 2024, ils ont été élus. Quel bilan tirent-ils de ces douze premiers mois passés dans l’arène politique ? « La Libre » a recueilli leurs impressions. Entretien avec Olivier de Wasseige, député régional et ancien patron de l’Union wallonne des entreprises.
- Publié le 08-06-2025 à 08h02

Il le concède aisément : faire de la politique est plus difficile que de diriger une entreprise. Olivier de Wasseige, bien connu du grand public comme l’ancien patron des patrons wallons (UWE), semble apprécier un peu plus chaque jour sa nouvelle fonction de député wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est également conseiller communal à Liège.
Et il l’affirme, donc : « Il est plus difficile d’être député car le monde politique est compliqué. Je ne dis pas que le monde de l’entreprise est forcément facile, loin de là, mais il est vrai que dans une entreprise, tout le monde va dans le même sens, travaille pour atteindre un même objectif. En politique, a contrario – et c’est très bien comme cela, car c’est le jeu de la démocratie –, il y a des coalitions, des partis politiques différents qui font que les avis divergent. C’est un changement radical pour moi ».
L’ancien entrepreneur ne regrette pas une seconde d’avoir choisi de « sortir de sa zone de confort » (sic) pour défendre les intérêts, économiques notamment, des Wallons depuis les bancs du Parlement. « C’est une expérience enrichissante qui a commencé dès la campagne électorale qui a précédé le scrutin du 9 juin 2024. En tant que tête de liste liégeoise pour les régionales, j’ai dû confectionner ma liste, avec les divers équilibres que cela suppose. Après avoir été très médiatisé en tant que patron de l’Union wallonne des entreprises, je me suis retrouvé à faire du porte-à-porte, à discuter avec les gens sur les marchés et à distribuer des tracts dans les gares. C’est un exercice d’humilité que j’ai adoré ! Et aujourd’hui, encore, je consacre systématiquement une journée de ma semaine à des rencontres de terrain ».
Un rapport au temps très différent
Olivier de Wasseige dédie également une partie de son temps de travail à la rédaction et au dépôt de propositions de décrets sur les matières qu’il traite. À ce sujet, il épingle la lenteur du processus décrétal et regrette « qu’il n’y ait pas de vrai débat » en commission ou en séance plénière des parlements. « Chaque député ne dispose que de quelques minutes pour poser sa question écrite, à laquelle le ou la ministre répond en peu de temps aussi. La possibilité de réplique est en réalité très limitée puisque le député ne peut plus formuler de nouvelle question. C’est clairement un point à améliorer, me semble-t-il. »
L’intéressé, qui a connu une médiatisation particulièrement intense au cours de sa précédente carrière, constate que ses rapports avec la presse sont moindres depuis qu’il est devenu député. Un paradoxe ? Pas forcément. « C’est un travail de longue haleine qui contraste avec le besoin de réactivité que j’ai pu connaître à l’UWE », conclut-il.