Belgique

Octobre 2023, mois le plus sombre jamais enregistré : impact sur la santé.

Le mois d’octobre pourrait être le plus sombre jamais enregistré, avec seulement 38 heures et 33 minutes d’ensoleillement à 3 jours de la fin de ce mois, alors que la moyenne est de 112 heures et 38 minutes. Près de 100% des Belges sont en manque de vitamine D durant l’hiver, et il est conseillé de faire des cures pour renforcer l’immunité.


Les statistiques d’octobre ne sont pas encore totalement finalisées, mais ce mois semble se diriger vers un enregistrement des niveaux d’obscurité sans précédent. « Il y a eu beaucoup de nuages bas, donc beaucoup d’humidité qui était retenue dans les couches basses de l’atmosphère. C’était donc un temps particulièrement sombre, avec des stratus, de la brume et un peu de brouillard », explique le météorologue de l’IRM, Pascal Mormal.

Est-ce un phénomène attribuable au changement climatique ? « Pas du tout. C’est simplement le hasard de la configuration météorologique qui l’explique », précise Pascal Mormal, « avec toutefois une influence océanique marquée au début du mois. Nous avions eu la tempête Emmy, mais nous avons été seulement effleurés. Ensuite, nous avons connu un long tunnel anticyclonique de 15 jours très, très sombre. Depuis une semaine, nous avons à nouveau un temps perturbé avec beaucoup de pluie et un ciel nuageux. » Cela fait contraste avec des températures assez douces pour un mois d’octobre.

Une chose est certaine, l’ensoleillement de ce mois est bien en dessous de la moyenne d’octobre, qui s’élève à 112 heures et 38 minutes. À trois jours de la fin du mois, nous n’en sommes qu’à 38 heures et 33 minutes. Mais serons-nous en route vers un record ? La prudence s’impose car le mois touche à sa fin, mais on n’annonce pas non plus des journées totalement ensoleillées. Le record d’ensoleillement remonte à 1998, avec 42 heures et 48 minutes. Il est donc probable que ce mois d’octobre 2025 soit au moins le deuxième le plus sombre jamais enregistré.

Quelles peuvent être les conséquences de ce manque de lumière sur notre organisme ? Le déficit d’ensoleillement a des effets directs sur notre corps. La lumière naturelle implique la régulation de nos rythmes circadiens. Pour mieux comprendre, nous avons consulté la psychiatre Caroline Depuydt. « Le principal rythme circadien sur une journée de 24 heures est la veille et le sommeil. »

Durant la journée, nous devons produire de la sérotonine, source d’énergie. La nuit, pour passer une bonne nuit, il faut produire de la mélatonine, l’hormone du sommeil. Ce cycle est essentiel pour notre bien-être. « S’exposer à la lumière le matin permet à notre cerveau de produire de la sérotonine et donc d’avoir de l’énergie. Cela aide aussi à réguler le cycle du cortisol. Cette hormone, souvent associée au stress lorsqu’elle est produite en excès, donne normalement de l’énergie et nous aide à sortir du lit le matin. »

Ainsi, la luminosité matinale est cruciale pour notre organisme, car elle stimule la production de sérotonine et régule la libération de cortisol, et elle favorise notre bien-être. « Cette production de sérotonine diminue progressivement tout au long de la journée, avec la baisse de la lumière. »

Avec l’arrivée de l’obscurité, notre corps souffre de ce manque de lumière. Cela impacte également la production de vitamine D dans notre organisme. « Être en déficit de vitamine D peut augmenter le risque de dépression. La lumière apparaît donc comme un antidépresseur naturel », selon Caroline Depuydt.

Les personnes les plus vulnérables, notamment les bébés, les enfants ou ceux souffrant de TDAH (trouble de déficit de l’attention et hyperactivité) ainsi que les personnes légèrement déprimées, sont particulièrement touchées par ce manque de lumière.

Face à ce constat, il est crucial de chercher la lumière naturelle autant que possible. « La première chose à faire est de s’exposer à la lumière naturelle à l’extérieur le plus souvent possible. » L’idéal est de le faire le matin, pendant au moins un quart d’heure. Même à l’intérieur, près d’une fenêtre, une intensité lumineuse est captée, même si elle reste plus faible. Pour maximiser cette exposition, il est préférable d’ouvrir les fenêtres. À ce propos, la psychiatre déclare : « Imaginez que notre cerveau possède de petits panneaux solaires. Plus vous leur offrez de luminosité, plus ils produisent d’énergie. En sortant ou en ouvrant la fenêtre, on permet à ces panneaux solaires d’absorber un maximum de lumière, même lorsqu’il fait nuageux. »

Il existe aussi la luminothérapie comme option. Lorsque les mois se font sombres comme octobre, il est parfois nécessaire d’aider notre corps à capter davantage de lumière. « Les équipements de luminothérapie deviennent de plus en plus efficaces et sont scientifiquement prouvés », explique Caroline Depuydt. « Il existe des luminaires ou des écrans à placer près de son propre écran. L’idée est de les allumer le matin pour obtenir une forte intensité lumineuse qui compense en partie le déficit de lumière naturelle. »

Concernant la vitamine D, il est à noter qu’elle fait défaut à pratiquement 100% des Belges pendant la période hivernale. Des cures de vitamine D sont donc fortement recommandées. « Cela n’a pas d’effet magique, mais cela renforce l’immunité. En hiver, comme nous le savons, avec la fatigue et les virus, notre immunité peut être fragilisée. La vitamine D contribue également à réguler le cycle de veille-sommeil et à améliorer le sommeil, ce qui peut vraiment aider à traverser ces périodes difficiles. »