Négociations Arizona : Bart De Wever ira-t-il ce vendredi chez le Roi avec un accord sous le bras ?
Ce vendredi, la mission de formateur de Bart De Wever prendra fin. Le nationaliste flamand doit se rendre au Palais pour une dernière audience. Deux scénarios existent. Soit il a obtenu un accord de gouvernement au bout de la nuit et il devient Premier ministre de l’Arizona. Soit il n’a pas d’accord et il démissionne…
- Publié le 30-01-2025 à 18h01
Après 233 jours d’information, préformation, médiation, formation, où en est-on ? À l’heure d’écrire ces lignes, la boule de cristal « arizonienne » ne livrait que peu de certitudes. Oui, depuis mercredi, les négociations entre la N-VA, le MR, le CD&V, Vooruit et Les Engagés ont débouché sur une série d’avancées, ont permis d’éliminer plusieurs points de blocages. Mais pas (encore) dans les thèmes les plus sensibles, c’est-à-dire dans les matières socio-économiques. Le sujet le plus épineux – la fiscalité – semblait réservé pour la nuit de jeudi à vendredi.
C’est classique en négociations : on garde souvent le plus dur pour la fin. Le chemin déjà accompli dans les autres chapitres du futur accord de gouvernement est censé inciter les présidents de parti à s’entendre sur ce qui les divisait le plus. Histoire de ne pas tout gâcher… Par exemple, les « arizoniens », enfermés dans les locaux de l’École royale militaire, ont abouti à un compromis sur la note « Migration ». Mais comme en politique il n’y a d’accord sur rien tant qu’il n’y a pas d’accord sur tout, ce deal, pris isolément, ne pèse pas grand-chose. « Les discussions sont difficiles, notamment sur la question de l’indexation« , confiait une source flamande jeudi soir. Les discussions vont durer. Il n’y aura pas forcément un atterrissage des discussions cette nuit.«
Un certain pragmatisme
Le week-end dernier, Conner Rousseau, le président des socialistes flamands, avait fait face aux inquiétudes des membres de son bureau de parti concernant le pouvoir d’achat. Les projets « arizoniens » prévoyant de limiter le mécanisme de l’indexation automatique des salaires ne correspondent pas vraiment aux attentes de la formation socialiste… Il se dit que Conner Rousseau se montre pragmatique et tente sincèrement d’obtenir un compromis avec ses partenaires fédéraux. Mais jusqu’où pourra-t-il aller sans provoquer le courroux de la base militante de Vooruit ?
Dans le camp d’en face, chez les libéraux francophones, Georges-Louis Bouchez a lui aussi franchi des pas importants. Il semble avoir accepté l’idée de l’introduction d’une taxe de 5 % sur les plus-values boursières. Mais le président du MR l’a dit : il accepte de rester « ouvert » sur la fiscalité pour autant que, de manière globale, les contribuables paient moins d’impôts à la fin.
Ce vendredi, le formateur Bart De Wever est attendu au Palais. S’il peut s’y présenter avec, sous le bras, un accord de gouvernement bien ficelé, la porte du 16, rue de la Loi s’ouvrira à lui. Si c’est un échec, il renoncera à sa mission royale et se repliera sur la présidence de la N-VA et l’hôtel de ville d’Anvers… Les négociateurs réussiront-ils à s’entendre afin que ces huit mois de discussions n’aient pas été vains ?