Belgique

Nabil Boukili : “Si Delhaize réussit son plan de franchisation, cela ouvrira la porte à l’ensemble des autres enceintes”

À commencer par le sort d’Olivier Vandecasteele qui, ce jeudi, vit son 400e jour de détention en Iran. Pour le député, il est temps d’agir. “Je réitère mes voeux de solidarité à la famille. Cela doit être très compliqué à vivre. La ministre des affaires étrangères et le gouvernement doivent continuer les négociations pour avoir toutes les options nécessaires pour pouvoir libérer Olivier Vandecasteele”, affirme-t-il.

Nabil Boukili a ensuite évoqué le cas de Delhaize, qui souhaite franchiser ses magasins et chez qui le conseil extraordinaire n’a pas donné grand-chose. “La contradiction est claire. Les syndicats et les travailleurs demandent le retrait du plan de franchise parce que ce plan est anti-social. Les conditions de travail sont moins bonnes. C’est une précarisation du travail. Ils travaillent plus pour gagner moins”, estime-t-il.

D’après lui, la seule pression que ne peut accepter de subir Delhaize, c’est celle exercée sur le portefeuille. “Il y a une stratégie mise en place pour faire perdre de l’argent à Delhaize et créer un rapport de force. Les gens en ont marre qu’on puise toujours dans leur capital et ils se révoltent. Il faut faire respecter le droit du travail. Si Delhaize réussit son plan de franchisation, cela ouvrira la porte à l’ensemble des autres enceintes”, pense Nabil Boukili.

Faut-il boycotter l’enseigne Delhaize ? « La situation doit nous interpeller sur la manière dont nous concevons d’aller faire nos courses »

Le député fédéral a également commenté le budget belge. Le gouverneur de la Banque nationale annonce un déficit de 41 milliards à l’horizon 2028. D’après ce dernier, on va “droit dans le mur”. Nabil Boukili pointe la responsabilité des partis traditionnels. “Il faut identifier d’où vient ce trou de 41 milliards d’euros. Ce sont eux qui l’ont créé. Le PTB n’a pas participé à cette dette. Si on veut combler ce trou, il faut d’abord voir avec quelle politique on va le faire. En Belgique, la logique suivie a toujours été d’aller prendre dans la poche des travailleurs et exonérer les grandes fortunes et grandes entreprises. Nous, on refuse cela. Il y a 30 milliardaires en Belgique, on peut aussi aller chercher chez eux. Ne pas faire d’économies sur le service public ? J’espère que le PS et Ecolo vont tenir parole car nos services publics sont déjà aux abois. Pour financer, il y a plusieurs pistes. Il y a la taxe millionnaire. Taxer 1 à 2 ou 3 % permet de rapporter 8 milliards d’euros. Nous l’avons proposé mais cela a été refusé. Il y a aussi les surprofits. Pourquoi Engie a enregistré deux milliards de surprofits ? On va toujours chercher chez ceux qui galèrent le plus”, peste-t-il.

Le PTB est-il prêt à s’allier au PS et à Ecolo pour monter au pouvoir. “Bien sûr nous sommes prêts à aller au pouvoir. Ferons-nous une majorité qui va suivre les directives imposées par l’Europe ? Les traités européens sont-ils toujours valables ? Faut-il toujours les suivre ? C’est une lutte à mener. […] Et puis il faut voir avec quel programme. Va-t-on répondre à la crise de logement, à la crise sociale ? Va-t-on augmenter les salaires ? Il faut se mettre d’accord sur le fond. Nous, nous sommes prêts. Il faut voir si les autres partis sont aussi prêts à se mettre à table”, conclut-il.

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