Myriem Akheddiou, guerrière épuisée, dans « On vous croit »
Myriem Akheddiou incarne une mère qui se bat pour empêcher que ses enfants ne retournent chez leur père dans le film « On vous croit ». À l’approche de 2026, elle confie son souhait de « trouver ou à garder un équilibre heureux entre le métier que je fais et des choses aussi essentielles que ma famille, mes amis, la vie ».
Une mère en lutte, « aux tripes »
Dans « On vous croit », Myriem Akheddiou joue le rôle d’une mère qui lutte pour empêcher ses enfants de retourner chez leur père. Elle a accepté ce rôle sans hésitation. « C’est vraiment cette femme qui m’a frappée aux tripes« , indique-t-elle. Ce qui l’a frappée, c’est l’aspect profondément humain de ce combat mené seule, face à une institution apparemment insensible à son appel.
Elle décrit son personnage comme « une espèce de guerrière, de combattante, mais à bout de force« . « C’est un être épuisé« , continue-t-elle, et « moi, ça m’a donné directement envie d’y aller. De monter sur le ring. » Le film met également en avant la relation entre la mère et ses enfants, renforçant l’intensité de l’intrigue et conférant toute sa puissance à cette histoire de lutte.
Myriem Akheddiou évoque les propos de Brigitte Macron qui ont ravivé le débat sur la parole des femmes et les violences qu’elles subissent. À ce sujet, elle exprime avant tout « la sidération de constater le décalage« . Elle se demande : « Est-ce qu’à cette place-là, est-ce qu’à cet endroit-là, on est à ce point déconnecté de la réalité ?« .
Bien qu’elle reconnaisse des évolutions dans le milieu du cinéma, elle reste réaliste : « Il y a encore beaucoup de chemin à faire« , affirme-t-elle, même si « de beaux efforts sont faits« . Le changement est lent et profond : « C’est extrêmement difficile de changer les mentalités« . Un travail qui doit également impliquer une remise en question personnelle : « En tant que femme, il faut se déconstruire soi-même. On reste le produit d’une éducation, d’un conditionnement, d’une histoire« .
Cette attention portée aux luttes humaines est omniprésente dans sa carrière, notamment à travers sa collaboration avec les frères Dardenne. Un cinéma auquel elle est profondément attachée et dont elle parle avec simplicité, tout en résumant bien son rapport à leur travail : « C’est du cinéma humain, c’est du cinéma humaniste« .
De Quiproquo à Charleroi, un registre plus large
À côté de ces rôles intenses, Myriem Akheddiou revendique un registre beaucoup plus varié. Elle le prouve dans Quiproquo, une série belge disponible sur Auvio, où elle joue le rôle de Giulia, une avocate d’affaires brillante mais asociale, dont la carrière s’effondre du jour au lendemain. Pour rebondir, elle s’associe à Lykoz, un jeune rappeur attachant, débrouillard et lié à son quartier. Ensemble, ils forment un duo atypique au cœur de Charleroi, dans un bar populaire qui devient à la fois un lieu de concerts et un cabinet d’aide juridique improvisé.
Le tournage de la série s’est déroulé à Charleroi, une ville qui a particulièrement marqué l’actrice. « C’est hybride« , dit-elle. Elle y perçoit « de la pauvreté, de la détresse« , mais aussi une véritable « joie de vivre« , comme « une pulsion« . « On sent que ça se bat« , résume-t-elle à propos du *Pays Noir*.
Quiproquo – Bande-annonce
Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement
À l’approche de 2026, Myriem Akheddiou partage son souhait le plus simple : « J’aspire à trouver ou à garder un équilibre heureux entre le métier que je fais et des choses aussi essentielles que ma famille, mes amis, la vie« . Cet équilibre n’est pas toujours évident à réaliser, reconnaît-elle.
Avant de conclure cet entretien et les recommandations culturelles habituelles de François – dont la première nous mène à l’exposition Retour à Pompéi – l’actrice partage également son propre coup de cœur du moment : l’exposition Fire à la Fondation Boghossian. Le thème du feu, ambivalent entre destruction et renaissance, la touche particulièrement.
Comme toute bonne chose a une fin, cette émission marque la dernière de la saison pour Culture en Prime. Le rendez-vous culturel de la RTBF reviendra l’année prochaine et reste, d’ici là, disponible sur La Une et en streaming sur RTBF Auvio.

