Mondiaux de Tokyo : le « Nafi-Gate », suicide de l’athlétisme belge
En 2025, l’adaptation « Règlement de compte à O.K. Tokyo » est annoncée, après le western des années 50 « Règlement de compte à O.K.Corral ». La triple championne olympique Nafi Thiam ne figurait pas dans la campagne officielle du « Team Belgium » pour les Jeux de Paris.
On n’avait vraiment pas besoin de cela. D’un « Règlement de compte à O.K. Corral ». Ce western des années 50 avec Kirk Douglas et Burt Lancaster dans les rôles principaux. En 2025, voici donc l’adaptation « Règlement de compte à O.K. Tokyo ». Qui est le shérif ? Et qui est le méchant dans toute cette histoire ? Nafi ou la fédé ? La fédé ou Nafi ? On est où ? Dans un mauvais remake d’une série japonaise !
Mais au fond… à quoi ça sert de se positionner d’un côté ou de l’autre ? À rien ! Non, ce conflit ne profite à personne. La triple championne olympique y perd toute sa sérénité. La fédération y perd du crédit, croyant gagner en fermeté face à sa meilleure athlète. Le public et les médias perdent leur latin. Mais pourquoi donc mener la guerre à celle qui a tant fait vibrer la nation ?
### Nafi et la politique de l’isolement
Bien sûr, loin de nous l’idée de critiquer la manière dont une athlète mène sa carrière. Chacun choisit son chemin. Mais depuis quelques années, la Namuroise a opté (sous l’effet d’une pression médiatique et publique croissante, vu son statut de star mondiale) pour la discrétion.
Avec son management, l’idée est claire : pour vivre heureuse… vivons cachés. Cela tombe bien… l’Afrique du Sud, où elle s’est exilée, n’est pas à côté. Cela refroidit donc les curieux, mais pas les médias. Depuis son installation au bout du monde, aux côtés du tout aussi discret coach Michael Vanderplaetsen, Nafi (et ses manageuses) ont toujours refusé l’accès au moindre journaliste belge en Afrique du Sud.
Mis à part, en avril 2024, celui d’un supplément lifestyle du journal « L’Echo » qui avait fait de Thiam sa rédactrice en chef d’un jour. La présence dans le magazine des partenaires commerciaux de la championne n’y était sans doute pas étrangère. Pourtant, la presse sportive belge ne demandait pas grand-chose. Une petite journée pour mieux cerner son nouvel environnement. Une rencontre groupée avec les médias qui souhaitaient aller à sa rencontre. Cela a toujours été refusé.
Elle s’est aussi isolée volontairement par rapport à sa fédération, à l’ADEPS et au comité olympique. Pour rappel, la championne olympique ne figurait pas dans la campagne officielle du « Team Belgium » pour les Jeux de Paris. Une question de droit à l’image déjà ! Le clan Thiam n’a donc pas toujours fait preuve de beaucoup d’ouverture. Les sponsors personnels de notre athlète numéro 1 sont puissants et généreux.
### Et maintenant ? Foutons-lui la paix !
Force est de constater que la fédération a commis des erreurs. Erreurs de timing, de communication, de compréhension. Dans une volonté de vouloir marquer son territoire par rapport au management passé. Et puis, il y a ce « code de conduite » élaboré sans beaucoup de concertation avec les athlètes (voire pas du tout). Pour éviter des dérapages vis-à-vis des sponsors de la fédération. Et finalement, cela dérape… il y a donc quelque chose qui cloche. Jusqu’à aboutir au clash que l’on connaît.
Mais… désolé… Thiam ne peut pas être mise sur un pied d’égalité avec les autres athlètes. C’est une athlète d’exception avec tout ce que cela implique. Avec tout ce qui accompagne ce statut. Quelques « privilèges » ? Et alors… ne les mérite-t-elle pas ? Il n’en va pas autrement dans d’autres sports, comme en cyclisme et cet exemple récent de Remco Evenepoel qui bénéficie d’avantages que d’autres membres de l’équipe nationale n’ont pas pour les mondiaux au Rwanda (vol en business et chambre individuelle).
En tout état de cause, la situation semble bloquée, voire irréversible. La confiance est rompue. Et Thiam doit concourir ces deux prochains jours pour décrocher un 12e titre majeur. Alors foutons-lui la paix, retrouvons de la grandeur. Car tout ce qui s’est passé jusqu’ici ne vole pas très haut.
Allez Nafi, le troisième titre mondial, c’est par ici que ça se passe.

