Belgique

Mobilisation en France : un « jeudi noir » prévu dans les transports.

La journée de ce jeudi 18 septembre s’annonce compliquée en Ile-de-France dans les transports en commun, avec des perturbations particulièrement suivies à la RATP et à la SNCF. Les autorités ont estimé que la participation aux manifestations pourrait atteindre plus de 400.000 personnes, soit le double du 10 septembre.


La circulation des trains fortement perturbée

La journée de ce jeudi 18 septembre s’annonce compliquée en Ile-de-France dans les transports en commun. L’appel à la grève de l’intersyndicale sera particulièrement suivi à la RATP et à la SNCF, où les principaux syndicats appellent à cesser le travail.

Philippe Tabarot, le ministre démissionnaire des Transports, invite les Franciliens à « privilégier le télétravail » ou à « différer leurs déplacements ».

En détail :
– La RATP annonce un trafic très perturbé dans le métro. Sur la majorité des lignes (à l’exception des lignes automatiques), les trains ne circuleront qu’aux heures de pointe.
– La SNCF prévoit également de fortes perturbations sur les lignes de RER et trains de banlieue.
– Des perturbations sont aussi annoncées sur le réseau régional : un Intercité sur deux et trois TER sur cinq seulement seront en circulation.
– Sur les grandes lignes, le trafic sera quasi-normal sur les TGV (9 trains sur 10).
– La SNCB annonce de son côté la suppression de certains trains IC Tournai – Lille Flandres (FR). « Pour vous rendre à Lille Flandres, vous pouvez voyager via Mouscron », conseille la SNCB sur son site.

Plusieurs secteurs seront perturbés en France ce jeudi.

Dans les écoles, un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront grévistes, selon les prévisions du premier syndicat du primaire.

Les pharmacies feront, elles aussi, front commun jeudi : neuf sur dix environ garderont le rideau baissé pour dénoncer la réduction des remises commerciales sur les génériques, une mesure destinée à réduire les dépenses de santé mais jugée catastrophique par la profession.

Les kinés libéraux sont appelés à fermer leurs cabinets jeudi par le principal syndicat de leur profession pour dénoncer le report d’une hausse de leurs tarifs en raison du dérapage des dépenses de santé.

Les électriciens et gaziers, en grève depuis début septembre à l’appel de la CGT, pour réclamer une hausse des salaires et une baisse de la fiscalité de l’énergie, ont reconduit leur mouvement jusqu’aux journées de mobilisation nationales des 10 et 18 septembre.

La grève des contrôleurs aériens reportée, perturbations chez Air France

Avec la chute du gouvernement Bayrou le 9 septembre dernier, le principal syndicat de contrôleurs aériens, le SNCTA, a décidé de reporter son mouvement de grève prévu initialement le 18 septembre. La mobilisation des contrôleurs aériens a été reportée aux 7, 8 et 9 octobre 2025.

Le trafic aérien sera quasi-normal, avec quelques retards dans le sud de la France, mais l’ensemble des vols sera maintenu, a précisé le ministre démissionnaire des Transports Philippe Tabarot. Chez Air France, par contre, deux syndicats ont appelé leurs adhérents à rejoindre le mouvement du 18 septembre.

Une mobilisation annoncée plus importante que le 10 septembre dernier

Après une première journée de mobilisation le 10 septembre dernier, née sur les réseaux sociaux avec le mot d’ordre « Bloquons tout », qui a rassemblé environ 200.000 personnes dans toute la France selon les autorités, les syndicats pensent dépasser ce chiffre jeudi.

Les autorités ont estimé que la participation pourrait atteindre plus de 400.000 personnes, soit le double du 10 septembre, et dit craindre la présence de plusieurs centaines de manifestants radicaux dans des cortèges.

Dans une note adressée mardi aux préfets, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau leur demande de « garantir la liberté fondamentale de manifester tout en assurant l’ordre et la tranquillité publics ».

Une incertitude budgétaire qui persiste

Cette mobilisation intervient alors que la France se trouve dans une crise politique persistante depuis la dissolution de l’Assemblée nationale (chambre basse du Parlement) en juin 2024.

Les finances publiques du pays sont parmi les plus détériorées de la zone euro, avec une dette qui atteignait 113,9% du PIB fin mars (soit 3.345,4 milliards d’euros) et un déficit attendu à 5,4% du PIB en 2025 par le précédent gouvernement.

Vendredi, l’agence de notation Fitch a abaissé la note souveraine de la France à « A+ », sanctionnant le pays pour son instabilité politique persistante et ses incertitudes budgétaires.