Mission économique au Brésil: « La Belgique a toujours une capacité de jouer les médiateurs », selon Hadja Lahbib
La Belgique conserve sa capacité à jouer un rôle de médiateur sur la scène internationale, estime la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib, dressant le bilan de son déplacement au Brésil. « Face à un monde qui se polarise avec des positions de plus en plus antagonistes, nous parvenons à garder un juste milieu, avec un accès à toutes les parties », a-t-elle expliqué lundi à Sao Paulo au cours d’un entretien avec l’agence Belga.
- Publié le 25-11-2024 à 17h50
Avant le coup d’envoi dimanche de la mission économique emmenée par la princesse Astrid, Hadja Lahbib s’est rendue jeudi dernier à Brasilia, la capitale, pour y rencontrer son vis-à-vis, Mauro Vieira, et la ministre des Femmes, Aparecida Gonçalves. Elle a notamment évoqué la guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient.
Concernant le premier conflit, La Belgique se dit prête à entendre la proposition de plan de paix émise par le Brésil et la Chine « à partir du moment où notre charte commune, celle des Nations unies, est respectée, ce qui implique l’intégrité territoriale et la fin des hostilités pour mettre les parties autour de la table et lancer des négociations sur un pied d’égalité. »
« Le Brésil nous ouvre d’autres portes y compris celles de pays avec lesquels on a plus de distance. » Les responsables brésiliens « apprécient notre position qui développe le respect du droit international », commente-t-elle. « La Belgique n’est pas un Petit Poucet. On est équilibré et en faveur du multilatéralisme ». Elle salue notamment la réussite de la présidence belge de l’Union européenne avec des « avancées historiques » comme l’ouverture d’un cadre de négociations pour l’accession de l’Ukraine et de la Moldavie à l’Union européenne.
Concernant le projet d’accord entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Bolivie), les autorités brésiliennes perçoivent la frilosité de l’Europe. « Eux ont une volonté d’arriver. Le Brésil représente un marché très important pour la Belgique qui est fort tournée vers l’exportation. Il ne faut pas oublier ce que l’on a à gagner. Il faut évidemment protéger nos agriculteurs et que les conditions sociales, environnementales soient rencontrées. »
« Nous avons des solutions à leur offrir. Si on ferme les portes par frilosité extrême, le danger est de laisser un vide et de les voir se tourner vers d’autres acteurs moins regardants en termes de durabilité et de conditions sociales. »
Après quelque 80 missions à l’étranger en un peu plus de deux ans de mandat, Hadja Lahbib estime qu’une présence ministérielle contribue à ouvrir des portes pour les diplomates sur place, facilitant par la suite le travail de l’administration.
Pour elle, ce sont les portes de la Commission européenne qui s’ouvrent. Elle se rend directement à Strasbourg mercredi où les eurodéputés doivent se prononcer lors d’un vote en session plénière sur la composition de la nouvelle Commission européenne, toujours dirigée par Ursula von der Leyen, en vue de son entrée en fonction le 1er décembre. Mme Lahbib sera commissaire à l’État de préparation et à la Gestion des crises, également en charge de l’Égalité.
Confiant que la préparation à ce poste a constitué un « fameux défi », elle ajoute être passionnée par ce portefeuille. « Ursula von der Leyen m’avait dit qu’elle allait me trouver quelque chose qui m’irait bien et je suis très contente car c’est le portefeuille le plus proche des gens et celui qui concerne tous les niveaux, comme l’urgence climatique, les crises sanitaires… »