Mercosur : « Sans clauses miroirs contraignantes, nous ne pourrons pas être favorables à l’accord”, prévient David Clarinval
« Sans clauses miroirs contraignantes, nous ne pourrons accepter, nous ne pourrons pas être favorables à l’accord avec le Mercosur ». C’est en ces termes que le ministre fédéral de l’Agriculture David Clarinval a décrit, jeudi en séance plénière de la Chambre, la position du gouvernement fédéral au sujet de l’accord UE-Mercosur.
- Publié le 14-11-2024 à 16h26
« Vous décrivez une situation d’abstention », a décrypté François De Smet (DéFI). « Non, je veux que vous vous joigniez à une minorité de blocage », a-t-il exhorté, alors que la N-VA, favorable au traité Mercosur, s’abstenait d’intervenir sur ce sujet.
Cet accord de libre-échange entre les 27 et les pays latino-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay et Bolivie) est en discussion depuis plus de 20 ans. Sa conclusion pourrait être imminente.
La France, poussée par ses agriculteurs, cherche à constituer une minorité de blocage au Conseil de l’UE, tandis que des pays comme l’Allemagne ou l’Espagne poussent pour aboutir.
Des agriculteurs ont manifesté mercredi à Bruxelles pour dire leur opposition à ce texte.
David Clarinval (MR) a indiqué que la Belgique ne marquera pas son accord en l’état. Le fédéral demande expressément l’instauration de clauses miroirs, permettant d’assurer des normes de production identiques de part et d’autre. Cette position a sans surprise été saluée par Benoît Piedboeuf (MR) : « instaurons une concurrence loyale. Les normes que nous nous imposons, nous devons les imposer aux autres. »
Pour Rajae Maouane (Ecolo), la mise en place de clauses miroirs ne suffit pas et ce traité comporte bien d’autres problèmes.
Benoît Lutgen (Les Engagés) a de son côté regretté que la Belgique n’ait pas mis cette question « comme priorité 1 » à l’occasion de sa présidence tournante du conseil de l’UE, au premier semestre de cette année.