Marie Lecocq d’Ecolo défend l’urgence climatique.
Entre 20.000 et 30.000 participants ont marché dans les rues de Bruxelles ce dimanche 5 octobre pour remettre la lutte contre le réchauffement climatique à l’agenda politique. La Coalition Climat a d’ailleurs dénombré 30.000 marcheurs.
Entre 20.000 et 30.000 personnes ont défilé dans les rues de Bruxelles le dimanche 5 octobre, afin de réinscrire la lutte contre le réchauffement climatique à l’ordre du jour politique. « C’est une vraie victoire », a déclaré la co-présidente d’Ecolo, Marie Lecocq, qui refuse de considérer cela comme un recul dans la bataille pour le climat.
Les 20.000 manifestants recensés par la police correspondent à l’objectif fixé par la Coalition Climat, qui regroupe plus de cent associations, syndicats et ONG. Cette coalition a d’ailleurs estimé le nombre de participants à 30.000.
Les manifestants ont dénoncé l’inaction climatique des gouvernements et exigé une utilisation plus équitable et ambitieuse des fonds publics. « Nous demandons que l’argent public finance la transition écologique et non la destruction du climat », a rappelé Nadia Cornejo, vice-présidente de la Coalition Climat. Cette coalition a également appelé à une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en Belgique d’ici 2030 et à un objectif de -90 % au niveau européen d’ici 2040.
Ces 20.000 à 30.000 participants pourraient sembler peu par rapport aux 100.000 qui ont demandé la fin de la guerre à Gaza. « Les gens ne peuvent pas manifester tous les dimanches », a répondu Marie Lecocq.
» La Belgique doit rendre son plan national énergie et climat et n’arrive toujours pas à se mettre d’accord sur les objectifs. C’est la honte », a commenté Marie Lecocq, en s’en prenant également au MR et aux Engagés, accusant leurs gouvernements de prendre des décisions « à l’inverse des attentes des citoyens », qualifiées de « à reculons ». Elle a cité des exemples de politiques jugées inappropriées, soulignant que « en Wallonie, il y a un recul sur le tram de Liège, sur les primes à la rénovation, ce qui a un impact très important sur toute la filière ». Elle a ajouté que « on n’a jamais eu autant de faillites dans la filière construction que les six premiers mois de 2025 ».
Elle a poursuivi, « On a des reculs au niveau fédéral. On a enlevé tous les objectifs chiffrés. On peine à citer quelques mesures du gouvernement fédéral. Aujourd’hui, la Belgique doit rendre son plan national énergie et climat et n’arrive toujours pas à se mettre d’accord sur les objectifs. C’est la honte ».
Marie Lecocq a aussi souligné que l’argument budgétaire pour ne pas investir dans la cause climatique est fallacieux : « Les exigences budgétaires sont très claires. Si on n’investit pas dans la transition, ça nous coûtera 30 milliards. C’est 5 % du PIB (le produit intérieur brut, soit les richesses produites en Belgique, NDLR) chaque année, selon le Bureau fédéral du Plan. Il faut donc investir maintenant. Je constate qu’on arrive à trouver 34 milliards d’euros pour la Défense, comme ça, dans un exercice budgétaire. Alors je pense qu’il n’y a pas d’autre meilleure urgence que celle d’investir dans notre survie aujourd’hui ».
La co-présidente d’Ecolo admet que son parti n’a pas réussi à faire de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité politique et sociétale. Cependant, elle y travaille avec l’autre co-président d’Ecolo, Samuel Cogolati, qui vise à redresser la situation après l’échec des écologistes lors des derniers scrutins. En effet, suite aux élections de juin 2024, Ecolo a perdu de nombreux sièges : de 13 à 2 au fédéral, de 15 à 7 à Bruxelles et de 12 à 5 en Wallonie. Les résultats des élections communales d’octobre 2024 avaient confirmé ce recul écologiste.
Concernant l’évolution idéologique du MR, certains analystes estiment que le parti libéral s’oriente vers l’extrême droite, sous l’impulsion de son président Georges-Louis Bouchez. « Il n’y a pas un jour sans qu’il y ait un tweet ou un retweet qui confortent des idées d’extrême droite et qui les diffusent », a affirmé Marie Lecocq.
En réponse à l’appel du président du PS Paul Magnette à lutter contre l’extrême droite, Marie Lecocq a déclaré : « Nous y sommes déjà dans cette lutte, à chaque fois que nous défendons une démocratie plus participative. […] Je partage la position des politologues, notamment François Debras, qui a expliqué comment les idées d’extrême droite étaient entrées au sein du MR, et cela, nous le constatons chaque jour qui passe. »

