Manifestation nationale : syndicats affirment « les choses peuvent être faites autrement »
Thierry Bodson, président de la FGTB, a déclaré que « d’ici la fin de l’année », le mouvement allait se durcir, tout en mentionnant que le nombre de manifestants dépassait déjà les 100.000. Ann Vermorgen, présidente de la CSC, a souligné que le soutien public total aux entreprises privées s’élevait à environ 51,9 milliards d’euros en 2022, ce qui était plus que les dépenses de santé.

« Nous allons intensifier le mouvement d’ici la fin de l’année », promet Thierry Bodson
Le président de la FGTB, Thierry Bodson, a exprimé sa satisfaction concernant le nombre de manifestants présents. « Il y a un an, on était déjà là pour dire non. Malgré la fatigue, les doutes et les menaces, vous avez tenu bon : aujourd’hui, nous sommes déjà plus de 100.000« , a-t-il déclaré aux manifestants. Dès le départ, il a évoqué qu’il y aurait probablement plus de 120.000 personnes.
« Des personnes attendent encore de pouvoir prendre des trains pour nous rejoindre depuis toute la Belgique« , a précisé le président du syndicat socialiste. Selon lui, la mobilisation réussie est « non seulement celle des syndicats mais celle du monde associatif« , avec 45 organisations de la société civile ayant officiellement rejoint le mouvement.
« Le combat contre le gouvernement de l’Arizona n’est pas un combat d’un jour, d’une année, mais de toute une génération. Une génération qui refuse de laisser se détruire en six mois ce que nos parents et grands-parents ont mis des années à construire« , a ensuite déclaré Thierry Bodson.
Concernant le pouvoir d’achat, la sécurité sociale et la qualité des services publics, le syndicat socialiste évalue le gouvernement fédéral à un « nul« , ajoutant que « s’il doit tomber à cause du coup de butoir qu’on va leur donner, nous ne pleurerons pas« . Pour lui, « ce gouvernement est beaucoup moins solide qu’il n’y paraît« .
Thierry Bodson va prendre sa retraite d’ici la fin de l’année, mais il a averti que le mouvement allait devenir plus ferme d’ici là. Ému, il a finalement invité les manifestants à marcher de manière pacifique. « Notre force, c’est également notre dignité« , a-t-il rappelé.
« Il faut que chacun contribue correctement », selon la présidente de la CSC
La présidente de la CSC, Ann Vermorgen, a de son côté affirmé qu’il existait des alternatives à la politique actuelle du gouvernement. « Nous savons que les choses peuvent être faites autrement« , a-t-elle déclaré aux manifestants rassemblés près de la Gare du Nord. Elle a également réclamé « un impôt élevé sur les plus-values, un véritable impôt sur la fortune« . Ann Vermorgen a aussi plaidé en faveur d’une taxe numérique pour les grandes entreprises du secteur technologique.
Elle a aussi critiqué les aides aux entreprises. « Le soutien public total aux entreprises privées s’élève à environ 51,9 milliards d’euros en 2022. C’est plus que les dépenses de santé« , a souligné la présidente de la CSC. « Nous ne pouvons pas tout supprimer, mais il s’agit d’une somme si conséquente qu’il est urgent de s’y attaquer« , a-t-elle ajouté.
« Nous ne sommes pas des pions. Nous sommes des êtres humains […], pas question de nous manipuler« , a déclaré Gert Truyens, président de la CGSLB. « Chaque jour, nos vies sont mises en jeu comme s’il s’agissait de dés, et pendant ce temps, nos certitudes disparaissent. Il suffit d’être malade ou trop vieux pour tout perdre« , a-t-il précisé. Bien que des mesures d’économie soient effectivement nécessaires, M. Truyens a questionné : « pourquoi diriger toujours ces mesures vers les plus précaires?« , s’adressant à la foule de manifestants. « Il faut réformer, mais avec bon sens« , a estimé le président du syndicat libéral.
« Il faut réformer, mais avec bon sens », pour la CGSLB
« Nous ne sommes pas des pions. Nous sommes des êtres humains […], pas question de nous manipuler« , a rappelé Gert Truyens, président de la CGSLB. « Chaque jour, nos vies sont mises en jeu comme s’il s’agissait de dés, et pendant ce temps, nos certitudes disparaissent. Il suffit d’être malade ou trop vieux pour revenir à la case départ« , a-t-il ajouté. Bien que des économies soient effectivement nécessaires, il a questionné : « pourquoi ces mesures ciblent toujours les plus précaires?« , en se tournant vers les manifestants. « Il est nécessaire de réformer, mais avec bon sens« , a conclu le président du syndicat libéral.
Des représentants de la société civile ont également pris la parole avant le début de la marche, y compris la présidente du Réseau belge de lutte contre la pauvreté (BAPN) et le président de l’Association belgo-palestinienne. Nadia Cornejo, porte-parole de Greenpeace, a appelé le gouvernement à élever ses objectifs climatiques pour 2050. « La transition sera juste ou elle ne sera pas« , a-t-elle affirmé.
Pendant les discours, la foule a scandé le slogan « We will stop you » à l’attention du Premier ministre Bart De Wever et du président du MR Georges-Louis Bouchez.
Le cortège a ensuite commencé à marcher.

