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Madagascar : l’unité militaire contestataire « prend le pouvoir », présidence dénonce « coup d’Etat »

Andry Rajoelina a dénoncé durant le vote une « réunion dépourvue de toute base légale », tandis que l’opposition considère la dissolution illégale. L’unité militaire CAPSAT a annoncé qu’elle « prend le pouvoir » après la destitution du président et qu’elle dissout le Sénat et la Haute cour constitutionnelle.


Contesté dans la rue et retranché dans un endroit inconnu, Andry Rajoelina a qualifié le vote d’une « réunion dépourvue de toute base légale« , via les services de la présidence, tandis que l’opposition considère la dissolution comme illégale.

Au total, 130 des 163 députés, soit plus de la majorité des deux tiers requise, ont voté en faveur de la destitution du chef de l’État, qui devra encore être formellement déclarée par la Haute Cour constitutionnelle.

L’unité militaire engagée dans la contestation a annoncé qu’elle « prend le pouvoir » suite à la destitution du président. « On va prendre le pouvoir à partir d’aujourd’hui et on dissout le Sénat et la Haute Cour constitutionnelle. L’Assemblée nationale continuera à travailler« , a déclaré le colonel Michael Randrianirina devant le palais présidentiel, au cœur de la capitale malgache.

Le colonel Randrianirina, à la tête de la Capsat, a précisé : « On va mettre en place un comité composé d’officiers venant de l’armée, de la gendarmerie, de la police nationale. Peut-être qu’il y aura des hauts conseillers civils là-dedans. C’est ce comité qui va assurer le travail de la présidence. En même temps, après quelques jours, on va mettre en place un gouvernement civil. »

Cette unité militaire a renversé le rapport de force en rejoignant les manifestations débutées le 25 septembre. Ses officiers ont appelé les forces de sécurité à « refuser de tirer » sur les manifestants, avant de se joindre à ceux-ci dans le centre de la capitale.

La présidence de Madagascar a condamné, mardi, une « tentative de coup d’État » après l’annonce par les militaires de leur prise de pouvoir, assurant que le président Andry Rajoelina, destitué par un vote de l’Assemblée nationale, « demeure pleinement en fonction. »

« La République de Madagascar ne saurait être prise en otage par la force« , a déclaré la présidence dans un communiqué, alors que le lieu où se trouve le président, réfugié dans un « lieu sûr« , reste secret.