Belgique

L’UMons aura son master en médecine: les coulisses d’un accord qui a fait l’objet de tensions mais qui aurait pu être trouvé plus tôt

Ces derniers jours, l’affaire faisait l’objet d’une surenchère entre socialistes et libéraux francophones. Le président du PS, Paul Magnette ayant même annoncé qu’il était prêt à faire voter un texte autorisant la création de ces deux masters, via une majorité alternative, afin de contourner le refus libéral. Les Engagés, dans l’opposition étant disposés à voter avec le PS et Écolo, tous deux dans la majorité aux côtés du MR. Les menaces sont allées loin, puisqu’il a même été question de se passer du MR au sein de la majorité francophone mais aussi au sein du gouvernement wallon.

Ceci ne vaut pas une crise

Un accord qui aurait pu être trouvé plus tôt

Finalement la solution n’est pas venue des présidents du PS et du MR rejoints dans les discussions par leur homologue écolo, Jean-Marc Nollet. C’est sous l’impulsion, semble-t-il, du ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet que le gouvernement lui-même s’est entendu. Jeholet a convoqué une réunion de ses ministres, samedi. Il leur a remis la proposition d’accord, quasiment la même qu’il y a deux semaines et ces derniers se sont donc entendus après consultation de leurs présidents respectifs. Le même Jeholet avait décidé, en début de semaine de reporter le point qui était à l’ordre du jour du gouvernement au vu des menaces émises par Magnette de la mise en place d’une majorité alternative.

Les bienfaits d’un clash politique

Au final, l’UMons deviendra donc la seconde université à proposer un cursus complet en médecine en Wallonie, après l’ULiège – l’UCL propose aussi le cursus complet, mais sa faculté de médecine se trouve à Woluwe-saint-Lambert en Région bruxelloise. Quant à l’UNamur qui craignait d’être une victime collatérale de la polémique montoise et intra hennuyère aura bien son master de spécialisation qui a pour objectif de lutter contre la pénurie de généralistes dans la province de Namur.

Pour l’UMons, les conditions émises par le MR sont donc rencontrées. L’UMons pourra développer son Master mais sans obtenir de financement complémentaire. Celui-ci aurait été pris dans les autres universités proposant le master en médecine, puisque la création de ce cursus à Mons n’a pas pour conséquences de voir le nombre de numéro Inami disponibles et donc d’étudiants, revu à la hausse. Précisons aussi qu’en cas de rupture de collaboration entre l’UMons et l’hôpital Erasme (ULB-Bruxelles), l’habilitation fraîchement obtenue sera supprimée. Même chose si l’UMons, tente d’obtenir la reconnaissance d’un nouvel hôpital universitaire en région montoise.

Accord sur la création de Masters en médecine: les politiques réagissent

Précisons encore qu’une évaluation de ces deux nouveaux cursus sera réalisée dans cinq ans et que le gouvernement a aussi décidé de geler le processus d’habilitation actuel pour le réformer.