Belgique

Liège installe une taxe de 519 euros par appareil et par an.

Dès 2026, les commerçants devront payer 519 euros par caisse et par an pour permettre à leurs clients de scanner eux-mêmes leurs achats. La ville de Liège espère une rentrée de 77.000 euros dès l’année prochaine grâce à cette taxe.


Quand on interroge les clients d’un supermarché sur leur préférence pour les caisses en libre-service plutôt que pour les caisses traditionnelles, la réponse est claire : cela va plus vite.

Cependant, à partir de 2026, cette rapidité entraînera un coût pour les commerçants qui permettent à leurs clients de scanner eux-mêmes leurs achats : 519 euros par caisse et par an.

« C’est un message très négatif qui est envoyé au commerce, dénonce Lora Nivesse, directrice de Comeos Wallonie. Le secteur du commerce est dans une situation économique et financière très compliquée, et on aimerait voir de la part des autorités communales du soutien plutôt que des taxes en plus qui vont freiner notre innovation et notre développement« , s’indigne-t-elle.

Cette taxe prendra effet dès 2026. Les justifications de son instauration sont doubles, notamment le soutien aux petits commerçants qui ne peuvent pas investir dans ce type de matériel. « Les grandes surfaces et les grands centres commerciaux font aussi de la concurrence à tous ces petits commerces locaux qui sont très importants et qu’on veut privilégier au centre-ville« , justifie l’échevine des Finances Carine Clotuche (Les Engagés).

Avec cette nouvelle taxe, Liège espère générer 77.000 euros dès l’année prochaine. Bien que ce montant soit relatif par rapport à d’autres revenus, il est considéré comme non négligeable au regard des difficultés financières rencontrées par la ville.

Un autre argument en faveur de la taxation des caisses automatiques concerne l’emploi. « Quand il y a des caisses automatiques, ça remplace une personne« , estime Carine Clotuche.

« C’est totalement faux, fulmine Lora Nivesse. Les caisses automatiques n’ont fait perdre aucun emploi, nos chiffres le montrent très bien« , assure-t-elle.

Cependant, l’échevine conteste cette affirmation : « J’ai évidemment reçu des protestations de Comeos, mais de mon côté, j’ai d’autres sources qui contredisent ce que Comeos dit« , déclare-t-elle.

Cette mesure a été adoptée à l’unanimité lors du dernier conseil communal qui s’est tenu le lundi 20 octobre. Néanmoins, elle a suscité une remarque de la conseillère libérale Diana Nikolic. « Je ne veux pas me faire porte-parole de Comeos, mais la vérité a ses droits« , a-t-elle affirmé lors de l’assemblée.

Bien que faisant partie de la majorité, le MR liégeois estime que les commerçants contribuent déjà suffisamment aux finances de la ville. Cela ne les a pas empêchés de voter en faveur de l’ensemble des mesures discutées. « Nous soutiendrons l’ensemble des taxes, y compris celles qui ne nous réjouissent pas« , avait indiqué la cheffe de groupe.

Il convient de noter qu’en 2022, la commune de Molenbeek avait également souhaité instaurer une taxe similaire, suscitant des critiques de Comeos. Quelques mois plus tard, la Région bruxelloise ordonnait l’annulation de cette mesure. Cette fois-ci, l’échevine assure avoir obtenu l’accord de la Région wallonne pour mettre en place cette nouvelle taxe. Les recours éventuels devront donc être portés devant le Conseil d’État.