Liège dépose plainte contre X après des policiers blessés le 20 août.
La ville de Liège a décidé de porter plainte contre X dans le dossier des violences survenues lors de la manifestation du 18 septembre 2025, au cours de laquelle 12 policiers avaient été blessés. Les membres de la majorité PS, MR et Engagés se sont exprimés en faveur de cette plainte, tandis que les partis d’opposition, le PTB et Vert Ardent, se sont abstenus.
Le point, initialement prévu pour être adopté à huis clos, a finalement été discuté en séance publique du conseil communal. Ce jeudi soir, la ville de Liège a pris la décision de porter plainte contre X dans le cadre des violences survenues lors de la manifestation du 18 septembre 2025, au cours de laquelle 12 policiers avaient été blessés.
Sans se prononcer sur les responsabilités des événements de ce jour-là—ce qui justifie que la plainte soit dirigée contre X—le bourgmestre a expliqué ce dépôt de plainte à travers deux arguments. Le premier est d’ordre politique et vise à éviter l’instauration d’un sentiment d’impunité face aux violences dirigées contre la police. « Nous ne pouvons pas laisser penser qu’on peut blesser les policiers liégeois », a réaffirmé Willy Demeyer.
La seconde justification est que la ville est employeur des policiers blessés, ce qui en fait un accident de travail nécessitant une indemnisation. « Je ne sais pas qui est X, et peu m’importe que ce soit X, Y ou Z, mais il faut indemniser la ville de ce qu’elle va débourser », a précisé le bourgmestre.
Les membres de la majorité PS, MR et Engagés ont exprimé leur soutien à cette plainte. L’opposition, représentée par le PTB et Vert Ardent, a quant à elle choisi de s’abstenir, jugeant préférable de « laisser la justice avancer ».
« Il est évident qu’on veut faire la lumière sur toutes les responsabilités », a déclaré la conseillère communale Sofia Touhami, ajoutant : « Mais il y a un outil pour faire ça : c’est la justice. » Le PTB a cependant exprimé des inquiétudes quant à des « forces politiques tentant d’instrumentaliser ces faits dans un but autoritaire », un point qui a provoqué des débats animés avec le MR au sein de l’assemblée.
Diana Nikolic, cheffe de groupe libérale, a reconnu que certaines pratiques de « certains policiers » étaient questionnables, tout en affirmant que cela ne justifiait en aucun cas la violence. Offensée par les accusations du PTB, elle a défendu le droit au respect de l’action d’un parti démocratiquement élu, en déplorant que cela ne constitue pas une justification pour tenter d’empêcher des élus de se réunir.
Les Engagés ont également souligné l’importance de l’indemnisation que la ville était en droit de réclamer. « Nous ne pouvons pas faire obstacle à ces sommes qui reviendront par les assurances, ou par les personnes éventuellement condamnées », a rappelé le conseiller communal Michel de Lamotte, insistant sur la nécessité de « défendre les droits de la ville de Liège et du corps de police ».
Christie Morreale a pris la parole pour soutenir les policiers liégeois, estimant que « Liège a la chance d’avoir une police qui cherche la désescalade et qui garantit les expressions de toutes les sensibilités démocratiques ». Elle a rappelé que la plainte était contre X, ce qui implique de « questionner la responsabilité de tous les acteurs ». Elle a également souligné l’inquiétude de certains manifestants face à la présence de personnalités d’extrême droite, affirmant que « c’est notre droit humainement et politiquement de réagir ».
Les deux partis d’opposition, PTB et Vert Ardent, ont voté pour s’abstenir de ce point. Les écologistes ont cependant précisé qu’ils n’avaient aucune animosité envers la police, soulignant que leur questionnement portait sur le respect de l’expertise et de la parole des policiers en déplaçant l’événement.
En réponse, le bourgmestre a insisté sur le fait qu’il existait des dommages causés, même si des questionnements ont été soulevés sur l’attitude des organisateurs face aux avis des autorités.
En conclusion de ce débat, Willy Demeyer a dénoncé « une attaque massive sur les réseaux vis-à-vis de la police de Liège émanant de certains milieux antifascistes » et a mentionné qu’une réponse de la ville à ces accusations était en préparation, précisant qu’il n’y avait « rien de systémique contrairement à ce qu’on essaie de faire croire ».

