Belgique

L’Europe se réarme avec le Vlissingen, chasseur de mines belge.

La Belgique a passé commande de navires de nouvelle génération au consortium regroupant Naval Group, Piriou et Exail. Le Vlissingen, mesurant 86 mètres de long et 17 mètres de large, chassera les mines grâce à plusieurs types de drones transportés à bord.


Dans le cadre d’une coopération avec les Pays-Bas, la Belgique a lancé une commande de navires de nouvelle génération auprès d’un consortium qui inclut l’entreprise Naval Group, les chantiers Piriou et le groupe technologique Exail.

### Des navires porte drones

Sur les quais de Lorient, dans le sud de la Bretagne, des ouvriers s’affairent à achever le Vlissingen, qui sera l’un des bâtiments emblématiques de la marine belgo-néerlandaise. Ce navire, qui mesure 86 mètres de long et 17 mètres de large, possède un profil robuste, le distinguant ainsi des frégates plus élancées qui se trouvent sur l’autre rive du fleuve Le Scorff.

Au centre de ce bâtiment se trouve un grand hangar. « C’est la pièce maîtresse du navire », souligne Benoît Jaffré, coordinateur du chantier. « Tout le navire a été conçu autour de cette zone et des drones qui y seront stockés. »

Le Vlissingen transportera plusieurs types de drones, modifiant ainsi le fonctionnement des navires de guerre contre les mines, qui reposaient traditionnellement sur les plongeurs. « Les bâtiments de guerre des mines précédents fonctionnaient essentiellement grâce à des plongeurs. C’était vraiment l’humain qui allait faire la détection et la neutralisation. Là, on est sur un concept complètement innovant utilisant des drones », explique Marie-Aline Widenlocher, directrice de programme sur les bâtiments de guerre des mines.

### Des drones de surface et sous-marins

L’immense hangar du Vlissingen, équipé de grandes portes latérales à bâbord et à tribord, pourra accueillir deux grandes vedettes sans pilote, appelées USV, chacune mesurant 12 mètres de long et pesant 18 tonnes. Ces drones seront envoyés dans les zones minées pour transporter d’autres drones.

« Depuis l’USV, on pourra mettre en œuvre ce qu’on appelle le ROV, le Remotely Operated Vehicle, qui est dédié au scan et à l’identification essentiellement visuelle, poursuit Marie-Aline Widenlocher. Ensuite, le drone de destruction de la mine entrera en fonction. On pourra également utiliser le drone sous-marin, qui est libre de ses mouvements. Equipé d’un sonar, il pourra aussi effectuer des détections. Il sera utilisé quand la discrétion sera nécessaire. »

### Des drones aériens

Le tour du Vlissingen se termine par les espaces dédiés à un autre type de drones. « On va monter d’un pont et se diriger vers le ‘fly deck’, indique Boris Jaffré. C’est la zone depuis laquelle on met en œuvre les drones aériens, car le navire a aussi la capacité de projeter des drones aériens. Dans ce hangar, on peut stocker et maintenir deux drones pendant toute la durée de la mission. » À l’arrière du bateau, un pont d’envol est destiné à ces drones, suffisamment grand pour accueillir un hélicoptère.

Ces drones sont équipés de voilures tournantes et ressemblent à de petits hélicoptères pesant 800 kilos. « Un de leurs objectifs sera la détection visuelle des mines en surface, grâce à un lidar, une sorte de laser permettant de détecter des objets à la surface. Ils seront projetés depuis le navire, avec une certaine distance, une autonomie et un peu de communication pour remonter les alertes. »

Tous les drones du Vlissingen sont fabriqués par la société Exail, certains étant produits sur son site à Ostende. Ce dernier est également le nom du premier navire anti-mines similaire au Vlissingen que la Belgique recevra à l’automne prochain. Au total, les marines belge et néerlandaise recevront 12 de ces navires d’ici à 2030.