Les jobs d’étudiants seront accessibles aux jeunes de quinze ans dès l’été prochain
Jusqu’ici, le travail étudiant est autorisé à 15 ans si le jeune n’est plus soumis à l’obligation scolaire à temps plein. Cette condition sera supprimée, annonce le ministre Clarinval (MR). Le relèvement du plafond de 650 heures de travail étudiant par an a par ailleurs été adopté par la commission des Affaires sociales de la Chambre, ce mardi.
- Publié le 11-03-2025 à 19h10
- Mis à jour le 11-03-2025 à 19h19
L’accord de gouvernement De Wever prévoit de baisser l’âge à partir duquel les jobs d’étudiants sont accessibles de 16 à 15 ans. Et ce sera déjà le cas l’été prochain, annonce le ministre de l’Emploi David Clarinval (MR). « Je vais venir avec un projet de loi au gouvernement dans les semaines qui viennent. Ce sera prêt avant l’été. »
À l’heure actuelle, un contrat d’occupation d’étudiant peut, au plus tôt, être conclu par un étudiant qui a atteint l’âge de 15 ans, à condition qu’il ne soit plus soumis à l’obligation scolaire à temps plein. Si ce n’est pas le cas, il doit attendre l’âge de 16 ans. Cette condition va être supprimée. Les jobs d’étudiants seront donc accessibles à tous les étudiants à partir de l’âge de 15 ans.
De la main-d’œuvre bon marché ?
David Clarinval ne pense pas que ce soit trop tôt pour commencer à travailler comme étudiant. « Cela se fait sur base volontaire, insiste-t-il. Et le périmètre des travaux autorisés aux étudiants n’est pas élargi. Pas question d’accomplir des tâches dangereuses. On reste dans les secteurs classiques comme l’Horeca. »
Une façon de fournir de la main-d’œuvre bon marché supplémentaire aux entreprises ? Non, rétorque David Clarinval. « Je vois surtout qu’il y aura des opportunités pour les étudiants d’arrondir leurs fins de mois, de répondre à un pic de travail, d’acquérir de l’expérience, d’enrichir leur CV et d’entamer leur transition vers le monde du travail. Certes, un étudiant coûte moins cher à l’employeur qu’un autre travailleur, mais il n’a pas le même rendement non plus. Le travail étudiant apporte surtout de la flexibilité aux entreprises. Dans ma commune de Bièvre, c’est grâce aux étudiants que le personnel de la maison de repos peut partir en vacances. Le travail étudiant, c’est une solution souple qui permet aux entreprises de faire face à un surcroît de travail. Sans les étudiants, les restaurants devraient fermer plus souvent. Ce n’est pas une concurrence pour les travailleurs. »
650 heures par an
Si l’abaissement de l’âge du travail étudiant passe par un projet du gouvernement, ce n’est pas le cas du relèvement du plafond d’heures autorisées, qui emprunte la voie du Parlement, plus rapide. « Il fallait rassurer rapidement les étudiants plus âgés qui voulaient savoir s’ils pouvaient travailler davantage », justifie le ministre.
Ce mardi, la commission des Affaires sociales de la Chambre a adopté en deuxième lecture la proposition de loi de la majorité qui relève ce plafond autorisé. En 2023 et 2024, le gouvernement fédéral avait augmenté le plafond du travail étudiant bénéficiant d’avantages fiscaux de 475 à 600 heures, comme mesure de soutien face aux conséquences de la pandémie de Covid 19, mais celle-ci n’avait pas été prolongée pour l’année 2025. L’Arizona a choisi de relever de façon permanente ce plafond à 650 heures par an. Ce sera le cas lorsque le texte aura été voté en séance plénière de la Chambre. La proposition prévoit cependant une entrée en vigueur rétroactive au 1er janvier 2025, permettant aux étudiants d’utiliser le quota de 650 heures sur l’ensemble de cette année.
Un amendement a en outre été adopté afin d’éviter que des étudiants qui atteignent ce plafond ne soient plus considérés comme enfants à charge d’un point de vue fiscal en raison du montant du revenu qu’ils perçoivent.
Le plafond de 650 heures s’appliquera également aux étudiants de 15 ans, précise le ministre libéral. Même si on peut imaginer que les jeunes de 15 ans ne presteront pas autant d’heures que leurs aînés.