Belgique

« Les Baronnes » au FIFF : suite des « Barons », un film pour un soir ?

En 2009, le film « Les barons » de Nabil Ben Yadir sort en novembre dans les salles belges. Le film « Les baronnes » est prévu pour sortir le 3 décembre prochain dans les cinémas en Belgique.


En 2009, le FIFF prenait le risque d’ouvrir le festival avec « Les barons », un film de Nabil Ben Yadir, un réalisateur peu connu à l’époque. Son objectif était clair : déjouer les stéréotypes souvent associés aux films de banlieue. Plutôt que de dépeindre des scènes de violence et de trafic, il choisissait de présenter, sous la forme d’une comédie douce-amère, le quotidien de quatre amis belgo-marocains vivant à Molenbeek.

« Les barons » est un terme euphémique désignant des paresseux qui se demandent chaque jour comment occuper leur temps. Le film bénéficie d’un casting varié, combinant des acteurs français comme Nader Boussandel et Amelle Chahbi, et des acteurs belges tels que Mourade Zeguendi et Jan Decleir, qui incarne un épicier bougon mémorable. Le film parvient à établir un équilibre réussi entre humour et émotion, et sort avec succès en novembre 2009 dans les salles belges.

Fort de son succès initial, le film est également diffusé en France en janvier 2010, mais il n’atteint pas le même niveau d’engouement. La raison en est simple : la population immigrée de Bruxelles, telle que décrite dans le film, diffère grandement de celle de Paris. Historiquement, la population en Belgique est principalement d’origine marocaine, alors qu’en France, elle est majoritairement d’origine algérienne. De plus, à Bruxelles, les immigrés sont intégrés au cœur de la ville, tandis qu’à Paris, ils se trouvent en périphérie, dans des cités.

Ainsi, malgré ses qualités, « Les Barons » s’avère être un film difficilement exportable. Cela n’empêche pas Nabil Ben Yadir de poursuivre sa carrière dans le cinéma français avec son deuxième long-métrage, « La marche », qui narre la grande marche de 1983 contre le racisme de manière romancée. Par la suite, il s’engage dans des projets plus dramatiques, réalisant en 2017 un polar en Flandre, « Dode hoek », puis en 2021 « Animals », inspiré de l’assassinat homophobe d’Ihsane Jarfi à Liège en 2012. Toutefois, ce dernier film essuie un échec commercial en raison de sa dureté.

Après ces œuvres aux tonalités graves, Nabil Ben Yadir effectue un retour à la comédie avec « Les baronnes », tout en revenant à Molenbeek. Cette fois, les protagonistes sont des grands-mères qui décident de se lancer dans le théâtre, transformant ainsi la vie de leurs familles et de leurs quartiers.

Nabil Ben Yadir a conçu et réalisé « Les baronnes » avec l’aide de sa mère Mokhtaria Badaoui. La question se pose de savoir s’il pourra réitérer le succès des « barons », alors que, en seize ans, l’image de Molenbeek a considérablement souffert.

Néanmoins, le FIFF lui offre une nouvelle opportunité, et le film sortira en salles en Belgique le 3 décembre prochain.