L’Église catholique lance un plan d’action à la suite d’une enquête auprès des victimes de violences sexuelles
Un projet de plan d’action « renforcé » a été présenté samedi par la Conférence des Évêques de Belgique à l’issue d’une journée de rencontre pour les victimes de violences sexuelles au sein de l’Église, organisée par la fondation Dignity. Le projet se base sur les résultats d’une enquête menée par l’Église, en collaboration avec la KULeuven, auprès des victimes.
- Publié le 07-12-2024 à 15h55
L’enquête en ligne avait été lancée auprès des victimes d’abus dans l’Église par la fondation Dignity en juin dernier. Parmi les 97 personnes interrogées, une majorité considère que l’accueil et l’accompagnement fournis par l’Église sont « positifs », souligne la Conférence des Évêques.
Dans le même temps, un groupe important indique qu’il y a matière à amélioration. Les victimes demandent entre autres plus d’empathie, de reconnaissance et de soutien structurel. L’indemnisation financière, l’aide psychologique et l’accompagnement spirituel sont notamment mentionnés comme des mesures essentielles.
L’étude recommande en outre d’autres réformes, comme une approche tenant compte des traumatismes et de l’implication des victimes dans l’élaboration des politiques.
Sur la base de ces résultats, mais aussi des conclusions des commissions sur les abus sexuels mises en place après la diffusion du documentaire « Godvergeten », ainsi que des contributions des victimes lors de plusieurs réunions préparatoires à la rencontre avec le pape fin septembre, un projet de plan d’action a été élaboré par l’Église.
Ce projet prévoit, entre autres, la nomination d’un coordinateur national chargé de le mettre en œuvre et de coordonner ces différentes sous-initiatives, sous la direction d’une commission nationale composée d’experts issus de différents secteurs sociaux et d’un groupe de consultation des victimes.
Un plan de suivi plus étendu des victimes va également être constitué, incluant la création d’un groupe d’entraide, le remboursement des frais liés à leur accompagnement psychologique, un accompagnement pastoral et spirituel, ainsi que l’organisation d’une journée annuelle de commémoration.
Enfin, la politique globale de prévention des violences sexuelles au sein de l’Église va être affinée.
Ce projet de plan d’action devra toutefois encore être finalisé, en tenant compte des réactions formulées par les victimes au cours de la réunion organisée samedi matin, conclut la Conférence des Évêques.