Belgique

Le système des libérations anticipées fonctionne-t-il sans risque de récidive ?

À la date d’aujourd’hui, il y a 13.325 détenus pour environ 11.000 places disponibles. La période de surveillance (probation) pour une personne peut aller de 2 à 10 ans.


Baptiste, de Cuesmes, nous a interrogés : « Est-ce que le système des libérations anticipées fonctionne correctement ? Et y a-t-il souvent des récidives ? »

Des experts en milieu carcéral affirment que « plus on reste en prison, plus les chances de récidive augmentent ». Ce postulat laisse à penser que le système des libérations anticipées pourrait offrir une alternative bénéfique tant pour les condamnés que pour la société. En effet, cette perspective incite les détenus à adopter un bon comportement et à préparer leur réinsertion, notamment en cherchant un logement, un emploi et un suivi psychosocial.

Avoir un plan pour la sortie est une condition essentielle à la libération anticipée. En outre, cette approche présente l’avantage de désengorger les établissements pénitentiaires. Actuellement, on dénombre 13.325 détenus pour environ 11.000 places disponibles. De plus, un prisonnier purgeant sa peine jusqu’à la fin coûte cher à l’État, sans garantie de l’absence de récidive.

Concernant la libération anticipée, elle est possible pour les détenus non-récidivistes après avoir purgé un tiers de leur peine, alors que pour les récidivistes, cela s’applique après deux tiers de leur condamnation. La procédure débute souvent par des libérations partielles ou provisoires, telles que des permissions de sortie ou la possibilité de suivre une formation à l’extérieur tout en revenant le soir. Il existe aussi la possibilité de purger sa peine à domicile avec un bracelet électronique. Si cela se déroule correctement, cela peut mener à une libération conditionnelle, sous réserve que le détenu puisse garantir sa réinsertion et ne présente pas un risque pour la société. C’est le tribunal de l’application des peines qui prend cette décision, en s’appuyant sur divers avis. Il est important de noter qu’une libération anticipée peut être révoquée à tout moment en cas de non-respect des conditions imposées.

Un détenu bénéficiant de cette forme de libération doit être accompagné. Toutefois, dans ce secteur, il existe un manque de ressources pour assurer un encadrement adéquat de toutes les libérations conditionnelles. Les assistants de justice en charge de ce suivi sont souvent en sous-effectif et sont submergés par le nombre de dossiers. Ainsi, certains condamnés se retrouvent avec un suivi insuffisant. La période de probation peut varier de 2 à 10 ans et ces années sont souvent jalonnées de difficultés pour un ancien détenu, telles que la précarité, des problèmes de santé et des addictions.

Dans ce contexte, les risques de récidive sont présents. Il n’existe cependant pas de données établissant un lien direct entre la libération conditionnelle et la récidive. Certaines études indiquent toutefois que le taux de récidive est plus faible lorsque le système de libération anticipée est appliqué. Cela s’explique simplement : ce sont les détenus les plus susceptibles de se réinsérer dans la société qui en bénéficient et ils ont, en principe, déjà engagé un processus de réinsertion tout en continuant à travailler à l’extérieur.

Cet article a été écrit en réponse à une question posée directement à la rédaction de la RTBF. Vous aussi, exprimez votre curiosité et posez-nous vos questions via le formulaire ci-dessous. Votre sujet pourrait inspirer notre prochain article « Questions-Réponses ».