Belgique

Le remboursement élargi des moyens de contraception à toutes les femmes n’est pas une priorité pour le ministre Vandenbroucke

Dans son rapport présenté mi-avril au parlement fédéral, le comité scientifique pose un constat. “Le nombre d’IVG (interruption volontaire de grossesse, NdlR) chez les jeunes de moins de 25 ans a diminué, […] alors que les IVG ont augmenté pour la tranche 25-39 ans, écrivent les experts. Étant donné que l’âge moyen auquel les femmes obtiennent un avortement est au-dessus de 25 ans (2018: 28,63 ans ; 2019: 28,77 ans), ceci conduit à considérer qu’une attention particulière doit être portée aux femmes de plus de 25 ans en matière de prévention des grossesses non désirées et d’accessibilité à la contraception.”

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La pilule du lendemain déjà gratuite pour toutes

Aujourd’hui, la plupart des contraceptifs féminins sont remboursés par l’Inami (l’assurance maladie). Toutes les femmes de moins de 25 ans bénéficient en plus d’un remboursement complémentaire, de même que les femmes, quel que soit leur âge, ayant le statut BIM (bénéficiaire de l’intervention majorée – c’est-à-dire les femmes précarisées) ou résidant dans une institution de soins.

La pilule du lendemain est déjà gratuite, ou presque, pour toutes les femmes sans distinction.

Ainsi, selon les montants repris sur le site d’Infor Jeunes, la pilule contraceptive coûte entre 8 et 40 euros pour trois mois, mais certaines pilules (cela dépend des marques) sont gratuites pour les femmes bénéficiant du remboursement complémentaire. Quant à l’anneau vaginal, il coûte entre 30 et 40 euros pour trois mois, mais entre 21 à 31 euros pour les moins de 25 ans et les BIM. À noter que la pilule du lendemain pour la contraception d’urgence est déjà gratuite, ou presque, pour toutes les femmes sans distinction.

25 millions d’euros par an

”Le Comité scientifique dispose de trop peu de données scientifiques pour établir un lien causal entre le remboursement des contraceptifs et une diminution des taux d’avortement, mais considère un tel effet plutôt plausible, développent les experts dans leur rapport. Compte tenu en partie de l’âge moyen auquel les femmes demandent un avortement, le Comité considère l’élargissement de l’allocation contraceptive pour les femmes de plus de 25 ans […], comme une recommandation appropriée.”

Les experts plaident donc pour la généralisation à l’ensemble des femmes du remboursement élargi des moyens de contraception. Le ministre Frank Vandenbroucke n’emboîte toutefois pas le pas. “Jusqu’ici, nous n’avons pas considéré cela comme une priorité, répond son cabinet, car nous atteignons déjà le groupe vulnérable (les BIM, NdlR) avec le remboursement tel qu’il existe.” Selon les estimations les plus récentes, la généralisation de ce remboursement élargi coûterait 25 millions d’euros par an aux pouvoirs publics, précise encore le cabinet.