Belgique

Le gouvernement Jeholet cale toujours sur les habilitations pour les masters en médecine

Pour rappel, 57 habilitations sont en attente d’un feu vert du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Deux font débat : la demande de l’UNamur pour un master de spécialisation en médecine générale, et celle de l’UMons. La ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), a dit son intension de refuser les deux.

“Avec une majorité alternative”

“S’il le faut, a affirmé Paul Magnette en télévision, nous voterons avec une majorité alternative au sein de la Communauté française. On ne peut pas empêcher le Hainaut de se développer. J’espère que le MR va revenir à la raison et comprendre qu’il ne peut pas bloquer tout seul un dossier sur lequel il y a un consensus !”

Le gouvernement francophone MR-PS-Ecolo pourrait-il tomber sur ce dossier ? Les habilitations étaient à l’ordre du jour de sa réunion de jeudi, comme il y a deux semaines. Et comme alors, aucun accord n’a pu être trouvé.

Personne n’a néanmoins souhaité mettre de l’huile sur le feu, après la discussion. “Le point est reporté, tout comme des points le sont régulièrement, résume-t-on au cabinet du ministre-Président, Pierre-Yves Jeholet (MR). Le climat est serein et l’esprit positif. Même si le sujet est devenu émotionnel, la volonté de tous est d’échanger.”

“Les discussions vont se poursuivre”, confirme-t-on sans autre commentaire au cabinet de la ministre Glatigny.

“Les partenaires se revoient la semaine prochaine”

“Le point a été largement débattu sans aboutir à une conclusion, rapporte-t-on au cabinet du vice-président du gouvernement et ministre du Budget, Frédéric Daerden (PS). Les partenaires ont convenu de se revoir la semaine prochaine pour tenter de trouver un compromis.”

Chez Ecolo, le député Manu Disabato regrette la décision prise en solo par la ministre Glatigny. « C’est en coalition que les choix doivent être faits, dit-il. Nous sommes favorables aux 57 habilitations qui, toutes, ont été validées par l’Ares. On ne change pas les règles du jeu en cours de route. Ne laisserons pas faire le MR. » Pour autant, il continue à privilégier la recherche d’une solution dans le cadre du gouvernement.

Dans l’opposition, la cheffe de groupe PTB, Alice Bernard, réagit également. “La position du MR et de la ministre Valérie Glatigny est incompréhensible », déclare-t-elle. Et d’annoncer que le PTB a rédigé une proposition de résolution appelant à créer les deux nouveaux masters. “Nous espérons que les députés PS et Ecolo soutiendront cette initiative. Une majorité alternative PS-Ecolo-PTB peut se dégager et donner un mandat du parlement au gouvernement en faveur des deux dossiers.”

Les autres habilitations

Dans les rangs universitaires, enfin, une certaine inquiétude commence à s’exprimer. C’est le cas à l’ULiège. “Il ne faudrait pas que ces deux dossiers bloquent les autres habilitations, confie la rectrice Anne-Sophie Nyssen. Nous en avons trois.”

Avec son master en médecine, l’UMons souhaite augmenter l’accessibilité à la formation de base dans le Hainaut (en partenariat avec l’ULB). “Nous ne lâcherons rien”, a prévenu le recteur Philippe Dubois.

Quant au souhait de l’UNamur de lancer une spécialisation en médecine générale, il vise à tenter d’attirer des généralistes supplémentaires en zone rurale (en codiplomation avec l’UCLouvain et en coorganisation avec l’Université de Luxembourg). “Les deux dossiers ne sont pas liés, a tenu à rappeler Pierre Garin, le doyen de la faculté de médecine de l’UNamur qui craint de faire les frais de l’amalgame entre les deux demandes. On ne comprend vraiment pas pourquoi notre dossier coince…”