Belgique

Le gouvernement Jeholet à la recherche d’une sortie de crise sur les masters en médecine

Cette décision avait provoqué un tollé, en particulier du côté montois. Dans La Libre, Philippe Dubois, le recteur de l’UMons, voyait dans les scrupules libéraux l’ombre de la politique politicienne. “Je pense qu’il y a une volonté de la ministre de ne pas aider Mons, et plus largement le Hainaut, car notre région est cataloguée “rouge” politiquement”, soutenait-il.

L’interview de Philippe Dubois, recteur de l’UMons. Il critiquait le refus de la ministre Glatigny.

Le PS et son “arme atomique”

Un match MR-PS cristalliserait-il les positions ? Il est vrai que le président du MR, Georges-Louis Bouchez, pourtant Montois, appuie publiquement sa ministre. Tandis que le président socialiste, Paul Magnette, a menacé de “débrancher la prise” de la coalition au pouvoir en Fédération. Si le blocage perdure, le PS se dit prêt à constituer une majorité alternative pour faire passer le dossier des deux masters refusés.

Arithmétiquement, ce plan du boulevard de l’Empereur est possible. En se passant du MR, le PS et Écolo pourraient, par exemple, demander l’appui des Engagés (actuellement dans l’opposition). Encore faut-il que ces derniers acceptent de remplacer le MR dans un attelage gouvernemental dont le pacte de majorité avait été négocié sans eux. Et cela, à un an des prochaines élections… À l’heure d’écrire cet article, la formation dirigée par Maxime Prévot n’avait pas (encore ?) été contactée par les socialistes.

À la recherche d’un compromis

Même s’il faut prendre au sérieux la mise en garde lancée par Paul Magnette, les partenaires du gouvernement Jeholet – le PS, le MR, Écolo – travaillent à une sortie de crise. Plusieurs pistes de solution circulent dans les cabinets et pourraient fonder un futur accord sur les masters en médecine.

Que disent les bruits de couloir ? Par exemple, le master en médecine de l’UMons et le master de spécialisation en médecine générale de l’UNamur pourraient être validés mais sans bénéficier de financement pendant les premières années. En parallèle, le mécanisme des habilitations (les accords donnés à la création de programmes d’enseignement) pourrait être revu dans le même esprit. “Il y a encore des échanges de solutions, mais le MR a du mal à franchir le pas définitif, nuance un socialiste proche du dossier. Dès lors, la majorité alternative demeure envisageable à ce stade.

Les libéraux maintiennent le cap et espèrent convaincre le PS et Écolo de rallier leur point de vue. Valérie Glatigny, qui affirme être ouverte aux solutions, veut notamment éviter la multiplication des facultés de médecine sur le territoire de la Fédération et le saupoudrage des moyens. “Il n’y a pas de solution au dossier qui inclurait la création d’une faculté de médecine complète supplémentaire”, tranche une source MR.

Un étudiant en master de médecine à Mons coûterait plus cher qu’à Bruxelles ou à Liège

Un moratoire sur toutes les habilitations ?

Un élu libéral du parlement de la Fédération soutient la ministre : “Valérie Glatigny défend une position de bon sens. Le reste, c’est de l’émotionnel ! Accepter les masters à Mons et Namur serait une mauvaise nouvelle pour les formations en médecine existantes en termes de moyens financiers, puisqu’on raisonne en enveloppe fermée… Si le MR devait céder, il pourrait alors ne pas y avoir la totalité des 55 autres habilitations. Voire un moratoire sur la création de tout nouveau programme académique !

L’interview de la ministre Glatigny dans laquelle elle annonçait et expliquait son refus de valider les deux masters.