Belgique

Le gouvernement De Wever remettra 100.000 malades de longue durée au travail.

Sur les 526.000 malades de longue durée que compte la Belgique, l’Arizona voudrait en remettre 100.000 au travail, d’ici à 2029. Le gouvernement De Wever s’est fixé comme but de réactiver 100.000 malades de longue durée d’ici 2029, et qu’ils espèrent que cela se traduira en une économie d’1,9 milliards d’euros à cette même échéance.


Sur les 526 000 malades de longue durée en Belgique, l’Arizona souhaite en remettre 100 000 au travail d’ici 2029.

Les mots d’ordre de la politique de réactivation des malades de longue durée dirigée par le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, sont « contrôler » et « responsabiliser ».

L’objectif budgétaire est de réinsérer les malades de longue durée sur le marché du travail afin de réaliser des économies. Le gouvernement De Wever espère économiser deux milliards d’euros sur les dix milliards à trouver, ce qui représente un cinquième de l’effort.

Comment cela se concrétise-t-il ? Le gouvernement De Wever a convenu d’une mesure, bien qu’elle doive encore passer par le processus législatif : un médecin généraliste ne pourra pas délivrer un premier certificat d’invalidité de plus de trois semaines, et cela doit être un généraliste ayant accès au dossier médical complet du patient, c’est-à-dire le médecin traitant. Cette mesure ne concerne pas les médecins spécialistes, précise le cabinet de Frank Vandenbroucke.

De plus, au cours de la première année, les certificats d’invalidité ne pourront pas excéder trois mois.

Avec cet accord, Frank Vandenbroucke accentue la pression. Cette « responsabilisation » des différents acteurs (malades, médecins, employeurs et mutuelles) avait déjà été amorcée sous l’ancienne législature avec deux premières étapes. La troisième, discutée cet été, est prévue pour janvier 2026, et la quatrième vient d’être adoptée au sein de l’accord budgétaire.

### Quatre étapes dont deux déjà lancées

Pour mieux comprendre le durcissement du discours, examinons les étapes de cette politique d’activation. Selon le cabinet Vandenbroucke, le lien principal n’est pas le contrôle, mais le « contact ».

– En **2021**, **1re étape** : les coordinateurs de travail interviennent. Dès le début du congé maladie, ils doivent être disponibles pour offrir un entretien personnel afin d' »examiner ce qui est encore possible » et « explorer les opportunités ».

– En **2023**, **2e étape** : les contrôles sont renforcés. Le médecin-conseil de la mutuelle doit rencontrer le malade lors des 4e, 7e et 11e mois. « En parallèle, il a été décidé qu’à l’avenir, il ne serait plus possible de bénéficier d’une reconnaissance d’invalidité pour une durée supérieure à 1, 2 ou 5 ans, sauf exceptions majeures », précise le cabinet du ministre de la Santé.

– Dès **janvier 2026**, la **3e étape** introduira des mesures additionnelles, en attente de leur parcours législatif. Ceci inclut :
– Les médecins traitants ne pourront plus délivrer des certificats de maladie de plus de trois mois durant la première année, peu importe la gravité de la pathologie. « À l’issue de cette période, le certificat pourra être prolongé pour une durée de trois mois maximum à chaque fois que le médecin généraliste, le spécialiste, le dentiste ou la sage-femme l’estimera nécessaire. » L’intention est de « rentrer dans une dynamique d’accompagnement » avec un « suivi régulier des patients ». La durée maximale de la première période d’invalidité sera ainsi plus courte à l’avenir : trois semaines (voir l’étape numéro 4).
– Les salariés pourraient être sanctionnés en cas d’absences répétées lors d’entretiens avec le coordinateur, le conseiller à l’emploi, le médecin-conseil ou le médecin du travail.
– Pour les malades de longue durée ne sous contrat de travail, l’inscription au service régional de l’emploi sera obligatoire s’une analyse montre qu’ils pourraient retravailler.
– Les employeurs de plus de 50 salariés devront contribuer à hauteur de 30 % de l’indemnité à charge de l’Inami pour les deuxième et troisième mois d’incapacité.
– Si un travailleur reprend son poste mais rechute rapidement, les employeurs ne devront plus payer le mois de salaire garanti.
– Les médecins traitants devront remplir une « fit note » pour indiquer ce dont le travailleur est encore capable.
– Les médecins traitants devront utiliser une nouvelle plateforme électronique pour envoyer le certificat d’incapacité de plus de 14 jours à la mutualité.
– Les médecins du travail interviendront après un mois d’absence pour « informer, engager le dialogue, examiner les adaptations possibles ».
– Les mutualités seront « responsabilisées », leur financement étant conditionné par leur efficacité à réintégrer les malades.

### Une quatrième étape pour deux milliards d’économie

La **4e étape** a été définie lors des discussions budgétaires de novembre 2025. Son entrée en vigueur n’est pas encore connue, mais le gouvernement De Wever vise à réactiver 100 000 malades de longue durée d’ici 2029, ce qui pourrait générer 1,9 milliard d’euros d’économies.

– La durée du premier certificat d’incapacité délivré par les médecins traitants sera réduite à trois semaines maximum, suivie d’un certificat ne dépassant pas trois mois.
– Chaque année, le médecin devra établir un nouveau certificat électronique contenant le diagnostic et les possibilités de travail adapté.
– Les mutualités devront renforcer leur suivi des bénéficiaires. Elles auront pour objectif de réexaminer les dossiers de 218 000 personnes d’ici 2029, avec une prévision d’une augmentation de 17 % du nombre de personnes sortant de l’incapacité de travail.
– Les employeurs de plus de 50 salariés devront payer une cotisation de solidarité de 30 % de l’indemnité pour deux mois supplémentaires.
– Une prime pour la reprise du travail accordée aux employeurs sera augmentée.

### Une semaine en plus de congé de naissance pour l’un des deux parents

Enfin, le ministre Vandenbroucke souhaite aussi agir sur la prévention, notamment concernant le burn-out. « C’est pourquoi nous augmentons le budget de la convention SPPL de 17,9 millions d’euros pour réduire l’absentéisme par une intervention rapide », explique-t-il.

Pour faciliter la conciliation entre vie de famille et vie professionnelle, le cabinet prévoit une introduction progressive du crédit familial comme droit de l’enfant. « Dans un premier temps, cela se traduira par l’ajout d’une semaine supplémentaire de congé de naissance à prendre par l’un des deux partenaires, peu importe son statut professionnel », selon la note du ministre.

Il avait été envisagé que les employeurs puissent licencier un travailleur malade pour raison médicale de force majeure après six mois d’incapacité de travail ininterrompue, contre neuf mois actuellement. Cette mesure n’a finalement pas été retenue.

Des directives par pathologie et une base de données seront mises en place pour mieux suivre le comportement prescripteur des médecins.