Belgique

Le dossier pensions fait du surplace : “Un tour de table qui ne fait pas avancer le schmilblick”

La ministre des Pensions, Karine Lalieux (PS), est venue à la table des négociations avec des pistes d’ajustement par rapport à sa note présentée mi-février, qui avait suscité une levée de boucliers dans l’aile droite vivaldienne. La socialiste, semble-t-il, a pris en considération les critiques formulées en kern vendredi dernier, et a soumis quelques alternatives, notamment sur le bonus pension. Mais finalement, les discussions se sont plutôt apparentées à un tour de table, qui “n’a pas fait avancer le schmilblick”, déplore une source libérale. “On n’a pas reçu de nouvelle note avec des propositions concrètes. Ce qui n’est jamais un bon départ.

Le budget et l’énergie d’abord

Le dossier « pensions », il faut dire, n’est pas la top priorité du gouvernement. Dans le viseur de la Vivaldi, il y a d’abord les négociations avec Engie sur le plafonnement du coût des déchets nucléaires, ainsi que le contrôle budgétaire. “En parallèle, on tente d’avancer sur les pensions, mais sans se mettre de deadline”, confirme le cabinet du Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD).

Le poids de la dette belge va grimper de huit milliards en cinq ans

Pour rappel, le travail s’effectue en deux temps. D’abord, la “réformette” adoptée en juillet 2022 doit être corrigée afin de rentrer dans les clous du cadre fixé par la Commission européenne, sans quoi la Belgique pourrait se voir privée de sa première tranche du plan de relance européen. Mais certains partis de la majorité – MR, Open VLD, CD&V en tête – souhaitent aller plus loin que cette simple correction, afin d’assurer la soutenabilité du système à long terme des pensions, mis à mal par le vieillissement de la population. Ce que demande aussi la Commission européenne.

Le Premier ministre tenterait dès lors de dégager un consensus sur un second paquet de mesures, qui constituerait le plus petit dénominateur commun sur lequel tous les partis accepteraient d’avancer. Il pourrait notamment être question d’une réforme de la péréquation des fonctionnaires.

Une large réforme de la fiscalité du second pilier de pension (celui des pensions complémentaires financées en entreprise ou par des dirigeants) ne semble pas à l’ordre du jour, sauf sur les “grosses pensions complémentaires”, nous glisse une source. Si tel est le cas, la Vivaldi ferait tout de mêle fi de l’avis des partenaires sociaux, qui ont demandé un standstill fiscal et parafiscal sur ce deuxième pilier, comme le révélait La Libre mercredi. Dans sa note de février, Karine Lalieux suggérait d’ailleurs une “meilleure progressivité de l’impôt sur les très hauts capitaux du deuxième pilier”, soit sur les 3-4 % les plus élevés.

L’ajustement budgétaire sera au menu de bilatérales, samedi, et d’un nouveau kern, dimanche. Les pensions y seront certainement évoquées, à côté d’autres dossiers, selon une source libérale. Une information que démentent les socialistes, qui assurent que les pensions ne sont pas “une variable budgétaire” et évoquent plutôt une reprise des discussions mi-avril.