Belgique

Le CSA va interpeller le gouvernement et le parlement dans le dossier qui l’oppose au CDJ

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) va interpeller le gouvernement et le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour demander les clarifications législatives nécessaires dans le cadre d’un dossier qu’il a instruit contre une émission de RTL tvi durant les élections communales, a-t-il communiqué jeudi

La frontière entre pub et programme d'information est parfois trop floue, estime le CSA
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) va interpeller le gouvernement et le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour demander les clarifications législatives nécessaires dans le cadre d’un dossier qu’il a instruit contre une émission de RTL tvi durant les élections communales, a-t-il communiqué jeudi

Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) estime que le CSA « s’arroge des prérogatives qu’il n’a pas, et porte ainsi atteinte à la liberté et l’indépendance des médias, en cherchant à influer directement sur les contenus d’information. »

« Les reproches formulés par le CDJ à l’encontre du CSA proviennent pour l’essentiel d’une interprétation du décret qui articule les compétences entre les deux instances. Le CDJ considère en effet que, lorsqu’il remet un ‘avis’ au CSA qui concerne un ‘programme d’information’, l’action du CSA ne peut pas se poursuivre », explique le Conseil supérieur de l’audiovisuel par voie de communiqué.

Dans le cas de l’émission « Les 48h des bourgmestres » diffusée par RTL tvi, le CSA estimait que le programme n’assurait pas l’équilibre et la représentativité de tous les partis dans son émission. Or, le CDJ possède, en vertu du décret du 30 avril 2009, la priorité décisionnelle dans ce genre de cas et a donc décidé de s’autosaisir, concluant que l’émission était conforme aux principes de déontologie.

« Le CSA tient à rappeler qu’il a toujours respecté le fait que seul le CDJ traite les questions de déontologie journalistique », souligne-t-il jeudi. « En revanche, le CSA est bien compétent dans un nombre de cas énumérés limitativement par le décret sur les services de médias audiovisuels, y compris pour les programmes d’information, lorsqu’il s’agit de traiter notamment de questions relatives à la protection des mineurs, aux discriminations, à la dignité humaine, à la communication commerciale, au pluralisme, ou encore à la diffusion de programmes en période pré-électorale, comme c’est le cas ici. »

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel reproche au CDJ de « brouiller les frontières légales entre ce qui relève de la pratique du secteur (la déontologie) et les lois audiovisuelles ». Il évoque également son « attitude peu constructive et provocante » qui « nuit à la bonne application du droit audiovisuel ».