Le ciel vieillit et ne se renouvelle pas : 5000 avions manquent.
Il manque selon les données de l’IATA, 5000 avions, soit l’équivalent de la flotte européenne, ce qui représente 17% de la flotte mondiale en service. Les appareils exploités ont aujourd’hui quinze ans de moyenne d’âge contre treize ans avant le covid.
Il manque, d’après les données de l’IATA, l’association du transport aérien international, 5000 avions, ce qui équivaut à la flotte européenne. Cela représente 17 % de la flotte mondiale en service.
Ces appareils n’ont pas disparu, ne sont pas en entretien ou immobilisés sur le tarmac, mais n’ont tout simplement pas été produits au cours des sept dernières années.
## Pourquoi n’a-t-on pas fabriqué assez d’avions pour répondre à la demande ?
Plusieurs facteurs expliquent cette pénurie d’avions. La crise sanitaire a entraîné la suppression de milliers d’emplois. Maintenant que la crise est derrière nous, il est difficile de recruter du personnel qualifié. La crise sanitaire et l’inflation qu’elle a engendrée ont conduit à une augmentation des prix que les fabricants d’avions ont répercutée sur leurs sous-traitants. De plus, la guerre en Ukraine a provoqué une hausse des prix de certaines matières premières, comme le titane.
À cela s’ajoutent des problèmes conjoncturels, tels que la forte diminution de la production chez Boeing en raison de grèves et d’accidents, une surveillance accrue des régulateurs, ainsi qu’une pénurie de moteurs livrés à Airbus. Par exemple, ce dernier se retrouve avec environ soixante avions sur ses parkings, presque achevés, mais ne pouvant pas être livrés en raison de l’absence de moteurs, de sièges et même de toilettes pour les passagers.
L’IATA a calculé l’écart entre les livraisons effectuées entre 2019 et 2025 pour estimer ce qui aurait dû se produire si la production mondiale d’avions commerciaux avait maintenu son rythme de croissance d’avant Covid. Il en ressort que le déficit de production accumulé par l’industrie aéronautique mondiale ne sera pas résorbé rapidement. L’IATA estime qu’il faudrait six à neuf ans pour y parvenir. Cela signifie que le manque d’avions continuera à se faire sentir jusqu’en 2031, voire 2034.
## Une flotte avec des avions toujours plus vieillissants
Actuellement, l’âge moyen des appareils exploités est de quinze ans, contre treize ans avant Covid.
Pour les compagnies aériennes, le manque de renouvellement de leur flotte constitue un handicap pour leur croissance, représentant ainsi un manque à gagner. Une flotte vieillissante freine aussi la réduction de la consommation de carburant et des émissions de CO2. Les compagnies continuent d’exploiter des avions moins performants, plus coûteux à entretenir, dont certains auraient été mis à la casse s’ils avaient pu être remplacés. Cela mobilise davantage de capital pour maintenir cette flotte en état de vol.
## Un impact encore plus marqué sur l’environnement
La disponibilité limitée des avions demeure un frein à la croissance et retarde le renouvellement de la flotte, deux éléments étant pourtant étroitement liés.
L’efficacité énergétique, les carburants alternatifs et les avancées technologiques devraient aider les compagnies aériennes à réduire leurs émissions de CO2 par passager. Cependant, l’augmentation prévue du nombre de vols d’ici à 2050 — le trafic aérien devrait presque tripler d’ici 2044, passant de 5 à 12 milliards de passagers transportés par an — risque de diluer les efforts du secteur pour atteindre la neutralité carbone, alors que ce seul secteur représente entre 2 et 3 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone.
Ces retards constituent un nouvel obstacle à la trajectoire environnementale du secteur.

