Belgique

L’arriéré des dossiers d’asile n’a jamais été aussi élevé

Crise de l’accueil : pourquoi 2022 n’est pas comparable à 2015

Depuis la réouverture des frontières suite à la crise sanitaire, la Belgique fait face à un très grand nombre de demandes de protection internationales. Ainsi, depuis le début de l’année 2021, l’instance en charge de décider qui peut obtenir un statut de protection en Belgique doit traiter entre 15 000 et 18 000 dossiers. Ce qui est énorme en regard des autres années. Cette difficulté à résorber l’arriéré vient en partie expliquer la crise de l’accueil que la Belgique connaît actuellement. En effet, chaque personne dont la demande est analysée par l’État belge doit être hébergée dans le réseau d’accueil Fedasil. C’est une fois que la décision est rendue, si elle est négative, que le débouté doit quitter le réseau.

Des renforts en formation

L’ambition est aujourd’hui de diminuer drastiquement la durée de procédure afin de libérer des places (en février 2023, le taux de protection était de 41,1 %). Les équipes du commissariat général ont à cet effet été renforcées de 130 personnes durant les dernières semaines de 2022. Comment dès lors expliquer que l’arriéré continue de croître ? “Vu de l’extérieur, cela peut en effet surprendre”, reconnaît Damien Dermaux, le porte-parole de l’institution.

Il faut d’abord comprendre que le nombre de dossiers à traiter augmente parce que les effectifs de l’Office des étrangers ont eux aussi été renforcés et qu’ils traitent davantage de dossiers”, précise le porte-parole. Ce sont les agents de l’Office des étrangers (OE) qui déterminent si la demande de protection internationale peut être introduite en Belgique. Une fois ce premier contrôle effectué, la demande arrive sur les bureaux du CGRA. “Durant l’année 2022, l’OE transmettait en moyenne 2 127 dossiers par mois au CGRA. Depuis le début de 2023, on est à plus de 3400 par mois. Or le personnel supplémentaire n’est pas encore totalement opérationnel car il faut compter une période de formation”. Ce ne serait qu’une question de temps avant de voir la pile des dossiers en attente diminuer. Le commissariat général entend traiter 3 500 dossiers par mois, contre environ 2 000 aujourd’hui.

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