Belgique

L’ancien bourgmestre de Huy rabroué par la Sûreté de l’Etat : il aurait espionné un député fédéral pour la Chine

L’ancien échevin et bourgmestre faisant fonction de Huy Eric Dosogne (PS) a été mis en garde par la Sûreté de l’Etat pour ses contacts trop étroits avec des officiels chinois, rapportent mercredi Le Soir et De Tijd dans le cadre de l’enquête journalistique « China Targets », coordonnée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), à laquelle Knack et la RTBF ont aussi participé.

Prison de Huy
©EDA-C.Vi.

C’est au plus tard en 2020 qu’Eric Dosogne, alors bourgmestre faisant fonction de Huy, aurait entrepris de renseigner la Chine.

C’est une conversation tenue entre Eric Dosogne et un de ses contacts chinois qui a alerté le service civil belge du renseignement : le Hutois aurait accepté de renseigner son correspondant sur les faits et gestes de Samuel Cogolati, député fédéral depuis 2019 et défenseur de la cause ouïghoure, ainsi que conseiller communal Ecolo à Huy. Une entente que la Sûreté a prise suffisamment au sérieux pour rencontrer M. Dosogne afin de le sensibiliser aux risques d’ingérence. Mais l’intéressé n’aurait pas tenu compte de cet avertissement, poussant la Sûreté à le mettre en garde une seconde fois. Afin d’appuyer leur démarche de « sensibilisation, les agents du renseignement ont alors alerté le président du parti socialiste, Paul Magnette ainsi que Samuel Cogolati.

Le dossier du renseignement n’a pas été transmis à la Justice, aucun fait pénalement répréhensible n’ayant été démontré.

Pas de rapports compromettants avec la Chine

Contacté, Eric Dosogne n’a pas répondu aux demandes de précisions. En octobre dernier néanmoins, lors d’une première sollicitation, il avait brièvement assuré par message n’avoir « jamais eu de rapports compromettants avec la Chine ».

L’ambassade de Chine a été questionnée sur ses « relations étroites » avec M. Dosogne. « L’ambassade de Chine en Belgique s’engage à construire des ponts, à ouvrir des fenêtres et à ouvrir la voie aux échanges entre les peuples chinois et belge, et est prête à s’engager avec des personnes de tous les secteurs de la Belgique qui s’intéressent à la Chine et à son développement », répond la représentation diplomatique.