Belgique

L’âge d’or du cerveau pourrait arriver plus tard que prévu.

Les capacités cognitives, telles que la mémoire et le langage, sont mesurables et testables scientifiquement, contrairement à celles liées à la personnalité qui varient d’un individu à l’autre. L’étude australienne publiée dans la revue ‘Science’, menée par le psychologue Gilles Gignac de l’Université d’Australie-Occidentale, conclut que le cerveau humain atteint son pic global de fonctionnement entre 55 et 60 ans.

Capacités cognitives et personnalité

L’analyse du cerveau humain et de ses performances nécessite une distinction entre deux types de capacités : d’une part, les capacités cognitives, telles que la mémoire, la concentration ou le langage, et d’autre part, celles liées à la personnalité.

Les capacités cognitives peuvent être mesurées et évaluées scientifiquement. À l’inverse, les capacités relatives à la personnalité varient d’un individu à l’autre et sont plus complexes à appréhender. « Lorsque l’on parle de tâches nécessitant des interactions sociales, d’intelligence émotionnelle ou de prise de décision, il est indéniablement plus difficile de quantifier ces aspects que des performances telles que la mémoire ou le calcul », souligne Pascal Kienlen-Campard, Président de l’Institut des Neurosciences de l’UCLouvain (IoNS).

De surcroît, l’évolution de ces capacités n’est pas nécessairement corrélée. « Concernant la mémoire, des recherches ont démontré que nos performances évoluent avec l’âge. Une personne peut atteindre un pic avant de perdre certaines capacités. En revanche, pour la fonction verbale, ceux qui vieillissent sans être atteints de démence conservent souvent de bonnes aptitudes verbales même si leur mémoire décline », précise Pascal Kienlen-Campard.

Il n’y a pas de raison de croire qu’on soit à l’optimum quand on est jeune et qu’après on décline.

Une étude australienne parue dans la revue ‘Science’ et dirigée par le psychologue Gilles Gignac de l’Université d’Australie-Occidentale combine ces deux types de données. Elle conclut que le fonctionnement global du cerveau humain atteint son pic entre 55 et 60 ans. Pour Pascal Kienlen-Campard, affirmer qu’après la trentaine, les capacités du cerveau diminuent est une idée erronée.

« Si l’on associe une tâche purement cognitive avec une autre qui dépend de la personnalité, il n’y a pas de motif de penser qu’on atteigne l’optimum dans la jeunesse et qu’ensuite il y ait déclin. Par exemple, j’ai une excellente mémoire, mais j’ai également remarqué que j’étais devenu un peu plus rigide dans mes décisions. Il est donc possible que, bien que ma performance cognitive soit à son maximum, je ne sois pas le mieux placé si la tâche requiert un mélange de compétences cognitives et de traits de personnalité. »

Travailler ses méninges

Que faire alors pour maintenir son cerveau en forme et tenter de préserver des performances adéquates ? Comme pour le sport, il est essentiel de commencer tôt et de pratiquer régulièrement. « Demander à quelqu’un de 60 ans qui n’a jamais couru de s’attaquer à un 10 km est semblable à la manière dont on doit aborder l’activité cérébrale. », indique Pascal Kienlen-Campard.

Des activités simples du quotidien peuvent suffire. Lire, par exemple, est bénéfique. « La lecture implique de suivre un récit, de se souvenir d’une page à l’autre et d’anticiper le développement de l’intrigue. C’est un excellent exercice pour le cerveau. » De même, certains jeux, « comme le sudoku, qui sollicitent la mémoire ou les capacités d’analyse, entraînent les fonctions cognitives et sont clairement bénéfiques. »

Ces pratiques peuvent contribuer à retarder la dégradation de nos capacités cognitives et à diminuer le risque d’apparition de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer.

Réécouter le reportage radio de Sarah Devaux

Age et cerveau humain

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