Belgique

La tombe de Jean Gol vandalisée à Liège, 30 ans après

Déborah Gol a découvert la tombe de son père profanée ce matin à Liège, avec les inscriptions « never again » et les mots « Hé merde » peintes en rouge. La ville de Liège procède actuellement au nettoyage et compte porter plainte afin d’identifier le ou les auteurs.


C’est ce matin à Liège que Déborah Gol, la fille de Jean Gol, a découvert la tombe de son père profanée. Des inscriptions en rouge, « never again » (plus jamais ça en anglais) et « Hé merde », y ont été peintes. Jean Gol, décédé le 18 septembre 1995, a été président du PRL, le parti réformateur libéral, prédécesseur du MR. Il était de confession juive.

« Je voulais nettoyer la tombe vu qu’un hommage est prévu à 15h30 pour commémorer les 30 ans de son décès et en arrivant j’ai vu qu’elle était taguée. C’était encore frais donc ça venait d’arriver, » a déclaré Déborah Gol. « C’est profondément injuste et ça m’a choqué, » a-t-elle ajouté.

Déborah Gol a exprimé que le lien entre ces événements et la situation actuelle à Gaza, ainsi que les positions du MR, est évident. « Quand on écrit never again, ça me semble assez évident. C’est un amalgame inadmissible. Les positions de mon père sur Gaza n’étaient pas du tout radicales. Il a beaucoup travaillé au rapprochement entre Israéliens et Palestiniens, donc je pense que c’est un amalgame odieux, » a-t-elle souligné, précisant qu’elle compte déposer une plainte auprès de la police.

Les services de la ville sont déjà intervenus sur place pour procéder au nettoyage de la tombe. Selon Benjamin Hurard, échevin Les Engagés en charge des cimetières, la ville de Liège envisage également de porter plainte afin d’identifier les auteurs.

Georges-Louis Bouchez, président du MR, a réagi sur la plateforme X : « Y a-t-il encore des mots pour définir une telle attitude ? » s’est-il interrogé.

Cette profanation intervient dans un contexte tendu. En effet, une soirée anniversaire est organisée ce soir à Liège pour commémorer les 30 ans de la mort de l’ancien homme fort libéral ainsi que les 20 ans du centre Jean Gol. Le président du MR doit y prendre la parole, et des appels à manifester ont été lancés. Les membres du groupe « Université en colère ULiège » prévoient de lui remettre symboliquement un diplôme de « doctor infamiae causa », qui pourrait être traduit par « docteur à titre de déshonneur ».