La société civile demande aux politiques bruxellois de dépasser les disputes.
Le manifeste « We are Brussels » a été signé par 200 personnalités pour demander aux dirigeants bruxellois d’agir après 541 jours de blocage. Fatima Zibouh et Alexandre Helson, invités de Matin Première ce mardi, ont souligné l’importance de sortir de la polarisation et de travailler avec des citoyens et des experts pour trouver des solutions.
« We are Brussels » : tel est le titre du nouveau manifeste signé par 200 personnalités, appelant les dirigeants de Bruxelles à agir après 541 jours de blocage. Parmi les signataires se trouvent la politologue Fatima Zibouh et Alexandre Helson, co-dirigeant de la Maison Dandoy. Ils étaient les invités de Matin Première ce mardi.
« Les citoyens bruxellois en ont ras le bol, mais nous avons voulu répondre avec une initiative positive, avec les politiques et pas contre », déclare Fatima Zibouh. Pour elle, il est essentiel de sortir de la polarisation actuelle. « Cette initiative a pour but de rassembler toutes les bonnes idées et les forces vives de Bruxelles pour proposer des solutions », ajoute-t-elle. « Aujourd’hui, nous avons tout tenté, mais nous ne nous étions pas encore unis collectivement », complète Alexandre Helson.
Parmi les propositions, figure l’organisation d’un conclave réunissant les négociateurs bruxellois. « Nous pensons que cette méthode pourrait apaiser les tensions, en présence d’un médiateur, pendant le temps qu’il faudra. Cette approche a déjà fait ses preuves », fait remarquer Alexandre Helson. Cependant, il s’agirait seulement de la première étape. « La deuxième étape consisterait à collaborer avec des citoyens et des experts qui pourraient aider les politiques à trouver des solutions à très court terme, car l’urgence est palpable. »
L’idée est également d’organiser une convention citoyenne à moyen et long terme, permettant aux citoyens de s’exprimer. « Il faut reconnecter les citoyens aux politiques », souligne Fatima Zibouh.
Elle précise qu’il ne s’agit pas de contourner le monde politique. « L’idée est de travailler à leurs côtés, au service de Bruxelles. La situation actuelle montre que les procédures de négociations classiques, basées sur une politique médiatique continue, n’ont pas abouti. C’est pourquoi l’idée d’un conclave pourrait représenter un dernier recours pragmatique, loin des déclarations qui creusent la méfiance. Aujourd’hui, il faut sortir des querelles partisanes et linguistiques. […] Ce n’est pas un coup d’État, mais un coup d’éclat citoyen. »
De manière plus générale, cette crise sans précédent met en lumière un problème institutionnel à Bruxelles. Les experts signataires du manifeste estiment qu’il est nécessaire de repenser le fonctionnement de la Région.
Selon Alexandre Helson, les 200 premiers signataires du manifeste ne représentent que le début d’un mouvement. « Je suis convaincu que d’autres vont nous rejoindre. Cela fait naître beaucoup d’espoir pour construire quelque chose. Ce sont des crises comme celles-ci qui permettent de recréer et de réinventer les règles du jeu », conclut-il.

