Belgique

La revue de presse : l’Europe ne doit-elle pas éviter l’insignifiance ?

L’Union Européenne a envoyé un message de soutien répété à l’Ukraine, et si cela ne se fait pas via les avoirs russes gelés auprès d’Euroclear, c’est là une double réussite. 8000 agriculteurs ont enflammé Bruxelles, soulignant la nécessité de se faire entendre, car selon eux, « autrement, ils n’écoutent pas. »


L’Europe peut-elle échapper à la nullité et à l’insignifiance ? C’est la question posée par l’éditorialiste du Standaard. De l’autre côté de l’océan, on évoque déjà une « provincialisation » de l’Union. Autrefois, l’Union Européenne avait son poids sur la scène mondiale, mais aujourd’hui, sa voix est à peine audible, et elle ne s’exprime même pas d’un seul tenant. Ce continent semble se limiter à son passé. En ce moment, durant le sommet en cours, la situation est perçue comme un moment décisif : « L’Union sera faite ou défaite. » L’Europe a-t-elle réussi à éviter cette insignifiance ? A-t-elle prouvé qu’elle ne se résume pas à être un simple instrument des forces géopolitiques ?

« Le défi était de taille, pour cette Europe d’être confrontée à des adversaires qui se moquent des Traités. L’idée européenne repose pourtant sur des valeurs démocratiques, des règles de droit. Les voir mises de côté pour les besoins de la cause n’aurait pas été acceptable ici. »

Il convient alors de lire les éditos dans un sens inverse. L’Union a su s’unir et a envoyé un message clair de soutien à l’Ukraine. Si cela ne passe pas par les avoirs russes gelés auprès d’Euroclear, c’est une double réussite.

D’autre part, si l’on peine à imaginer concrètement les implications, la seconde manchette de ce matin dans La Libre attire l’attention : « Nous, les Ukrainiens, sommes en guerre et les risques que nous courons sont les plus importants. » C’est un rappel essentiel de l’enjeu.

D’après Het Laatste Nieuws, la colère des agriculteurs s’exprime de manière si véhémente car « autrement, ils n’écoutent pas. » En effet, 8000 agriculteurs ont mis le feu à Bruxelles, exprimant la nécessité de se faire entendre.

De Morgen propose une synthèse des deux dossiers européens actuels : Bruxelles est à la fois le théâtre de décisions européennes cruciales et le lieu de protestations. Sur cette scène, l’Europe a prouvé sa capacité à faire des choix, et cela, à deux reprises et juste à temps.